Le Grand Palais présente « Artistes & Robots », qui réfléchit à l’interaction entre l’homme et la machine
« Artistes & Robots » au Grand Palais fait réfléchir à l’interaction entre l’homme et la machine dans le processus de création
Les artistes androïdes existent-ils déjà ? Pas encore, selon la commissaire de l’exposition « Robots & Artistes », Laurence Bertrand Dorléac. On est encore loin de voir naître des machines conscientes comme dans « Westworld » , même si les oeuvres présentées au Grand Palais sèment parfois le doute.
A l’heure où le député LREM Cédric Villani a rendu un rapport sur l’intelligence artificielle et où les gourous de la Silicon Valley prophétisent un éveil de la conscience des robots, la réflexion de cette grande exposition, qui dure jusqu’au 9 juillet avec une quarantaine d’artistes, tombe à pic. Au fil de la rencontre avec des machines parlantes ( Injonction I de Nicolas Darrot), des algorithmes créatifs ( Portrait on the Fly de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau), des androïdes hystériques ( Orlan et l’Orlanoïde), une question s’impose : l’intelligence artificielle est- elle capable de créer par elle-même ? « Pour l’instant, les robots ont l’imagination que leur prêtent les artistes. Le robot seul ne peut rien faire, alors que l’artiste seul peut encore faire », pointe l’historienne de l’art et enseignante à Sciences Po.
Un cauchemar éveillé
« On montre que les artistes travaillent avec les robots et les détournent. Ils leur délèguent du pouvoir, mais ils restent les maîtres à bord pour créer des oeuvres encore plus émouvantes » , reprend Laurence Bertrand Dorléac.
La très grande majorité des plasticiens exposés ne sont pas des ingénieurs, ce sont des grands dessina- teurs, des coloristes, des peintres… (lire l’encadré).
« Robots & Artistes » se découpe en trois axes de réflexion : « La machine à créer », « L’oeuvre programmée » et « Le robot s’émancipe ». Dans cette déambulation artistique quelque peu anxiogène – l’ambiance générale nous plonge dans un cauchemar éveillé –, on découvre des machines de plus en plus sophistiquées. Avec, en final, le clip « Technologic » des Daft Punk.