Pourquoi Macron raffole des échanges avec les jeunes
Les questions-réponses avec les étudiants sont un moyen pour Macron de reconquérir l’opinion publique
Après Ouagadougou (Burkina Faso) en novembre et New Delhi (Inde) début mars, Emmanuel Macron s’offre ce mercredi à l’université George-Washington, aux Etats-Unis, où il est en visite d’Etat depuis lundi, un nouveau « town hall meeting » avec des étudiants. Dans quel but se livre-t-il à ces séances de questions-réponses ?
➤ Pour imiter Barack Obama.
Ce type de rencontre s’inspire de l’exemple de Barack Obama, souligne Alexandre Eyries, enseignant-chercheur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bourgogne-Franche-Comté. « Obama s’adressait à des étudiants en marge de ses déplacements présidentiels, lors de séances de questions- réponses. C’était une façon de montrer son anticonformisme en s’affranchissant du protocole. »
➤ Pour jouer la proximité. S’il a vanté pendant sa campagne la figure du président « jupitérien », Emmanuel Macron veut désormais jouer la carte de la proximité. « Cette distance lui a été reprochée au début du quinquennat, d’où la multiplication des rendezvous télévisés et des rencontres avec des électeurs », note Alexandre Eyries. S’adresser aux étudiants fait partie de « la stratégie de communication de reconquête tous azimuts de l’opinion publique du président », abonde le professeur de communication politique Philippe Maarek. Par ailleurs, le choix des questions-réponses avec un public « accrédite la thèse de la démocratie directe, et donne une impression de proximité avec le peuple, même si tout cela est très contrôlé », poursuit Alexandre Eyries. ➤ Pour aller au contact des jeunes.
Cette prédilection macronienne pour les rencontres avec des étudiants est mûrement calculée. Pour Alexandre Eyries, elles lui permettent de « cultiver son image de président jeune, qui se soucie plus que ses prédécesseurs, justement, des jeunes ». En s’y adonnant à l’étranger, et non dans l’Hexagone, Emmanuel Macron limite la casse. « En France, certains jeunes contestent Parcoursup et occupent des universités », rappelle Philippe Maarek. Devant les étudiants américains, Emmanuel Macron échapperat-il pour autant à des interrogations sur ses réformes et sur les grèves en France ?