Le libre-service se remet en selle
Transports La société Donkey Republic vient de déployer 250 bicyclettes dans la capitale
Après Gobee.bike, oBike, Ofo ou encore Mobike, un nouvel acteur du vélo en libre circulation tente sa chance dans les rues parisiennes : Donkey Republic. Cette entreprise danoise, fondée en 2014, vient de déployer 250 vélos dans la capitale, avec l’objectif de « faciliter la mobilité urbaine et encourager les Franciliens à emprunter le vélo d’un simple clic », annonce la société, déjà présente à Barcelone, Munich, Copenhague ou Hambourg. Mais, sur un marché parisien en pleine concurrence, avec un acteur (Gobee.bike) ayant déjà jeté l’éponge il y a trois mois – en raison notamment des vols et dégradations –, pourquoi Donkey Republic se lance-t-elle dans une aventure si sensible ?
« Paris, c’est la Ville Lumière avec de nombreux touristes. C’était important pour nous de nous y déployer avant une autre ville française », avance Meriem Lwahhabi, business developper au sein de la société danoise. « La capitale nous sert de test pour notre système, pour analyser les déplacements du public. Nous espérons aussi profiter des retards du nouveau Vélib’ », ajoute-t-elle.
Pour s’imposer, l’entreprise – qui affiche des prix plus chers que ses concurrents – compte miser sur sa batterie de vélo « qui peut tenir jusqu’à deux ans » et son système de hubs, détaille Meriem Lwahhabi. Installés à des endroits précis et encore limités de la capitale (onze arrondissements sur vingt), ces espaces de location (des arceaux publics) remplacent les « parkings de vélos sauvages ». « Le concept de hub a de grands avantages par rapport aux autres variantes de location de vélos, note Erdem Ovacik, PDG et cofondateur de Donkey Republic. Notre flotte fonctionne beaucoup plus efficacement parce que les vélos sont plus utilisés. Notre système élimine également le chaos des stationnements sauvages de vélos dans les espaces publics. »
Un cadenas « intelligent »
Mais comment l’entreprise comptet-elle faire face aux dégradations ? En février, Gobee.bike annonçait en effet son retrait du marché français, déplorant les « destructions en masse ». « Cela nous a inquiétés. Mais nous avons une technologie différente », répond Meriem Lwahhabi, avant de détailler le système : « On a un smart lock [cadenas intelligent] qui ne peut se verrouiller et se déverrouiller qu’avec l’application. De plus, nos vélos sont enchaînés aux arceaux publics, car nous mettons une chaîne à disposition. Nous encourageons donc l’usager à l’utiliser comme un vélo personnel. »
Enfin, un système interne à l’entreprise permet de voir l’emplacement du vélo s’il n’est pas rendu après la finalisation de la location. Si c’est le cas, l’usager est automatiquement pénalisé.