Après l’évacuation, le sort des migrants reste incertain
Si les occupants du Millénaire ont été relogés, les autorités sont en quête de solutions durables
Le campement du Millénaire, situé dans le 19e arrondissement, a été évacué mercredi matin. Mille cent dixsept migrants ont été « mis à l’abri » dans près de 24 structures d’accueil – principalement des gymnases – à Paris et en Ile-de-France. Dans ces hébergements temporaires, ils pourront rester plusieurs jours, le temps de se reposer, de voir un médecin et d’être pris en charge.
Leur situation administrative sera également examinée, car il y a parmi eux aussi bien des primo-arrivants demandeurs d’asile que des « dublinés », qui doivent faire leur demande dans le premier pays européen où ils ont été contrôlés. A terme, les premiers pourront être orientés dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ou un centre d’accueil et d’orientation (CAO) afin d’obtenir le statut de réfugiés. Quant aux seconds, ils restent sous la menace d’une expulsion ou d’un retour dans les rues parisiennes. Dans la foulée, les autorités ont annoncé l’évacuation imminente des deux autres gros campements parisiens : l’un le long du canal Saint-Martin, où vivent quelque 800 migrants, et l’autre porte de la Chapelle, qui concentre près de 400 personnes.
« Paris a toujours pris sa part »
Restera toutefois à empêcher la reformation de nouveaux campements. « Si un dispositif de préaccueil n’existe pas sur l’ensemble du territoire, ce type de phénomène va recommencer », a prévenu Pierre Henry, directeur général de l’ONG France terre d’asile.
En mars, le centre de premier accueil des migrants a fermé porte de la Chapelle, mais la maire de Paris souhaite en ouvrir un second. « C’est la seule option possible si l’on veut éviter les campements de rue, a expliqué Anne Hidalgo. J’attends les réponses de l’Etat en ce sens, mais Paris a toujours pris sa part dans cette crise migratoire. »