« Headwear » ? Chapeau l’anglicisme !
« «a te dérange si on passe au headwear store après le cours de fly yoga, juste avant d’aller bruncher ? » Pour la team « yep, no soucy, par contre ce midi je suis plutôt souping », cette question ne devrait pas poser de problème. Pour les autres, c’est quoi cette histoire de «headwear»? Un anglicisme qui fait ses premiers pas dans le game, notamment grâce à une nouvelle boutique parisienne. Dans son communiqué de presse, Simone Headwear, qui a ouvert ses portes en novembre à Paris (2e), se présente comme « une boutique réunissant des collections de casquettes, chapeaux, bonnets et bobs», explique à 20 Minutes Max, l’un des cofondateurs. Mais ça ne nous rappelle pas quelque chose? Une chapellerie? Voilà! Mais ça sonne moins «cool», non?
«Il y a une forme de snobisme, cela fait plus tendance », analyse Jean Maillet, lexicographe et spécialiste de la langue française, qui considère « headwear » comme un « anglicisme illégitime » qui participe à l’appauvrissement du français. « L’anglais s’impose dans un monde qui tend à devenir de plus en plus libéral, ajoute-t-il. C’est la langue de la mondialisation, une des raisons pour lesquelles le français est en souffrance.» Qu’en pense Simone Headwear ? « On aimait bien ce décalage entre les deux langues, entre headwear et le prénom Simone», précise Max. Quid du concept ? « C’est une chapellerie des temps modernes, confirme-t-il. Ce terme était vieillot, on a voulu lui redonner un coup de neuf. » Au moins, on a échappé au « chapelling ».