Une ode latine à la nature
«Le Voyage de Lila», de Marcela Rincón González, surprend par sa poésie et l’image méconnue de la Colombie qu’il présente
Les plus jeunes, dès 6 ans, et leurs parents pourront se laisser séduire par Le Voyage de Lila de Marcela Rincón González, un film d’animation colombien témoignant de l’exigence du distributeur Eurozoom, à qui l’on doit Miss Hokusai. Ce long-métrage, qui se distingue agréablement des autres films d’animation, déploie autant d’énergie que de sensibilité pour donner vie à un univers qui rend hommage à la lecture et à la nature. Lila vit dans le monde merveilleux d’un livre pour enfants quand elle se retrouve enlevée à sa luxuriante jungle de papier. Seul Ramón, un petit garçon, peut la sauver…
Des héroïnes positives
Marcela Rincón González n’est pas la première femme à réaliser un dessin animé. Citons l’animatrice de Disney Mary Blair (1911-1978) ou Marjane Satrapi (Persepolis), mais les réalisatrices de films d’animation restent rares. Ce n’est pas non plus tous les quatre matins qu’on peut voir un dessin animé colombien. La réalisatrice, ancienne journaliste, montre un aspect méconnu de Cali, la ville dont elle originaire.
« Pour moi, Cali est synonyme de vent, de verdure et campagne», précise Marcela Rincón González. Les rues colorées de la cité servent de pendants à la jungle luxuriante dans laquelle évoluent les personnages. On se laisse emporter en oubliant les images de violence et de drogue habituellement associées à la Colombie. Par ailleurs, les héroïnes positives mènent l’intrigue, invitant les fillettes à s’identifier à elles au gré d’un périple magique et poétique.