20 Minutes

Un match à en perdre la tête

Le combat mené par Marco Cecchinato contre Novak Djokovic a été dantesque

- William Pereira

On attendait Sharapova-Williams, l’Américaine a déclaré forfait sur blessure. On attendait Thiem-Zverev, l’Allemand n’a pas existé, diminué par ses matchs marathons en cinq sets. Le salut de Roland-Garros sera finalement venu du court Suzanne-Lenglen, de Novak Djokovic et surtout de l’improbable Marco Cecchinato, tombeur du Serbe en quarts de finale (6-3, 7-6, 1-6, 7-6), mardi, au terme du match fou que tout Paris attendait.

On était pourtant prêt à parier que Cecchinato ne prendrait pas le moindre set à l’ancien numéro un. Mais c’est décomplexé que l’Italien débarque sur le court. Solide sur son service, précis dans l’échange et juste aussi bien en coup droit qu’en revers, l’Italien prend les devants en 39 minutes (6-3), avant de rééditer l’exploit dans la deuxième manche après avoir sauvé des balles de set (7-6). La folie est en marche. Pénalisé ensuite d’un point pour coaching, le bizut à ce stade de la compétitio­n calme son clan, mais sur le terrain c’est lui qui part en vrille. Novak Djokovic s’infiltre dans la brèche, si bien que le troisième acte est une formalité. 6-1. La remontada pointe le bout de son nez.

La belle histoire semble définitive­ment prendre du plomb dans l’aile quand l’Italien s’énerve contre un officiel du tournoi qui lui reproche d’avoir quitté le court sans la permission de l’arbitre à la fin du troisième set. Il revient avec la même désinvoltu­re, et offre le quatrième à Novak, croiton. Mais la magie des grands matchs ne respecte aucune logique et l’ami Marco retrouve la lumière pour nous offrir un tie-break d’anthologie. En matière de dramaturgi­e, ce tie-break à 24 points (13-11) atteint des sommets. Et Cecchinato conclut l’affaire sur un passing revers de mutant. Par ici les demies, par ici Dominic Thiem dont l’Italien garde un bon souvenir : « J’ai gagné le dernier match contre lui [sur un tournoi Futures, en 2013 sur terre battue], je me souviens de ce match, j’ai envie de croire que je peux le battre.»

Acquis à la cause du Djoker, les spectateur­s qui crient « Allez Novak ! » ont laissé peu à peu place aux « Vai Marco ! » transalpin­s. Désireux de ne rien lâcher, les deux camps de supporters se sont tirés vers le haut jusqu’au bout de ce qui s’annonce déjà comme le plus beau combat de la quinzaine. «a valait le coup d’attendre dix jours.

Pénalité pour coaching, énervement contre un officiel, tie-break final... Tout était fou.

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Marco Cecchinato s’est qualifié pour les demi-finales du tournoi.

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