Il est l’heure de relever le compteur
La réforme apporte des modifications au compte personnel de formation (CPF)
Agé d’à peine trois ans et demi, le compte personnel de formation (CPF) va déjà suivre une cure de rajeunissement. Poussée par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, la réforme de la formation continue (présentée en conseil des ministres en avril dernier) n’a pas encore trouvé sa forme définitive, mais vous pouvez déjà retenir quatre changements majeurs.
Le temps, c’est de l’argent. La réforme, c’est en premier lieu « le passage du compte en heures en compte monétisé », explique Pierre Courbebaisse, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP), à raison de 500 € par an avec un plafond de 5 000 €. « C’est plus lisible, cela va éviter les inconvénients
Vde l’heure, estime-t-il. Là, il va y avoir un acte d’achat. » Cela dit, pour Frank Savann, directeur associé du site Internet Financer ma formation, si ce changement permet de « démocratiser l’accès à la formation, cela a un prix. On simplifie, mais on réduit l’enveloppe que chacun pourra mobiliser pour réaliser son projet professionnel. »
Pour mieux se reconvertir. Un nouvel outil va voir le jour, en remplacement du congé individuel de formation (CIF), le CPF de transition. « Il est clair, affirme Pierre Courbebaisse. Il offre des modalités de formation vers une reconversion. » Le salarié ou demandeur d’emploi « devra passer par un conseil en évolution professionnelle (CEP), c’està-dire un entretien au cours duquel on va l’aider à construire son projet », explique Frank Savann. Après quoi, une « commission paritaire
Vrégionale » décidera d’accepter ou non le financement de la formation.
Accès plus direct. « L’individu n’aura plus qu’un seul guichet, c’està-dire l’application CPF », dont la création est prévue par la réforme, indique Pierre Courbebaisse. « Le site moncompteactivité.gouv.fr (plateforme en ligne consacrée à la formation continue), a été beaucoup critiqué pour sa complexité », abonde Frank Savann, qui juge la future application plus simple. « Avec l’application CPF, je vais pouvoir choisir quelle formation me permettra de concrétiser mon projet professionnel. » Sur Twitter, la ministre du Travail a annoncé que cette application
Vpermettrait notamment de « s’inscrire et payer directement » sa formation.
Vers un seul collecteur de financement. Alors qu’à présent les entreprises versent leurs cotisations à la formation continue auprès d’organismes paritaires collecteurs agréés (Opca) correspondant aux différentes branches de métiers, « elles devraient cotiser à l’avenir auprès de l’Urssaf qui reverserait ensuite à une agence publique, France compétences. Cette agence devrait assurer la gestion de la contribution et de l’application CPF ». La question sera débattue au Sénat cet été.
V« L’individu n’aura plus qu’un seul guichet, c’est-à-dire l’application CPF. » Pierre Courbebaisse