20 Minutes

« Tous avaient à coeur de poursuivre l’enquête »

Le général JeanPhilip­pe Lecouffe salue le travail des gendarmes

- Propos recueillis par Thibaut Chevillard

Durant des années, les enquêteurs de la section de recherche d’Orléans ont essayé d’identifier celle qui a été appelée la «petite martyre de l’A10». Et de retrouver ses bourreaux. Trente et un an après la découverte dans un fossé à Suèvres (Loir-et-Cher) du corps mutilé d’Inass, 4 ans, ses parents ont été mis en examen pour meurtre, recel de cadavre et violences habituelle­s sur mineur de moins de 15 ans. Le général Jean-Philippe Lecouffe, chef de la police judiciaire de la gendarmeri­e, revient sur l’incroyable dénouement de cette affaire.

Comment les enquêteurs sont-ils remontés jusqu’aux parents d’Inass ? L’une des clés de la réussite de cette affaire est la qualité du travail des gendarmes de l’époque. La couverture dans laquelle la petite était enroulée et ses vêtements ont été conservés dans de très bonnes conditions. C’est ce qui a permis de réaliser plusieurs séries d’analyses. En 2007, on a trouvé sur la couverture l’ADN des parents. Puis, en 2013, on a découvert un ADN masculin inconnu, qui s’avérera être celui de son frère. Il a alors été intégré au Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques), en tant que trace non résolue. Fin 2016, ce même frère a été impliqué dans une affaire de violence. Son ADN a été entré dans le Fnaeg. C’est là que l’on s’est rendu compte qu’il correspond­ait avec la trace non résolue de 2013. Par la suite, les gendarmes ont mené une enquête classique le concernant, et sont ainsi remontés jusqu’aux parents.

Ce sont donc les dispositio­ns permettant de ficher l’ADN prélevé par les forces de l’ordre qui ont permis la réussite de cette enquête ? Oui, car une partie du Fnaeg contient entre 450 000 et 500 000 traces non résolues. Ce sont tous les prélèvemen­ts d’ADN effectués lors d’affaires qui n’ont pas trouvé de «propriétai­res». Le Code de procédure pénale prévoit que les auteurs de près de 200 infraction­s – notamment les crimes ou les viols – puissent faire l’objet d’un prélèvemen­t d’ADN. Cet ADN est intégré au Fnaeg et est ensuite comparé avec les traces non résolues. C’est ainsi que cela s’est passé avec le frère d’Inass.

L’obstinatio­n des enquêteurs a joué, elle aussi…

Cette affaire a duré plus de trente ans. Au fil des ans, des magistrats ont passé le relais à d’autres magistrats, des gendarmes à d’autres gendarmes. Le risque était que le meurtre soit un jour prescrit. Mais tous les gendarmes passés par la section de recherche d’Orléans avaient à coeur de poursuivre l’enquête. De même, les magistrats de Blois les ont toujours soutenus. Tous ont fait le nécessaire pour que l’affaire reste ouverte. L’assaillant­e au cutter de La Seyne-sur-Mer mise en examen. La jeune femme qui avait blessé dimanche à coups de cutter deux personnes dans un supermarch­é de la Seyne-sur-Mer (Var) a été mise en examen mardi pour tentative d’assassinat et apologie du terrorisme, puis écrouée. Le parquet de Paris, qui se saisit des affaires de terrorisme, « n’a pas retenu sa compétence », a précisé le procureur de la République de Toulon.

Marine Le Pen devra rembourser 300 000 € au Parlement européen. La cheffe de l’extrême droite française a subi un revers, mardi, devant la justice de l’Union européenne. Le tribunal de l’UE a confirmé que Marine Le Pen devait rembourser près de

300 000 € au Parlement européen pour l’emploi douteux d’une assistante quand elle était eurodéputé­e. La patronne du RN a indiqué qu’elle allait « faire appel de cette décision » prise, selon elle, « non pas sur le fond du dossier, mais sur un aspect procédural ».

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La tombe d’Inass, surnommée la « petite martyre de l’A10 ».

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