20 Minutes

Les prenants malheurs de «Sofia»

- C.V.

Sofia, premier film de Meryem Benm’Barek, suit les épreuves d’une héroïne de 20 ans que son déni de grossesse rend passible d’emprisonne­ment, à Casablanca. Elle n’a que vingt-quatre heures après son accoucheme­nt pour trouver le père de son enfant et éviter de finir derrière les barreaux en se faisant épouser. « Je ne voulais pas faire un film qui parle seulement de la condition de la femme, explique la réalisatri­ce. La place des femmes se définit en fonction d’un contexte socio-économique. » Le portrait de cette jeune femme aux abois a fait sensation dans la section Un certain regard du Festival de Cannes, où il a remporté le prix du scénario.

« Fracture sociale »

Le spectateur suit l’héroïne (brillammen­t incarnée par la débutante Maha Alemi) dans divers quartiers de Casablanca dont il découvre la richesse et la diversité. « C’est la capitale économique du pays, où la fracture sociale est d’autant plus visible », insiste la cinéaste.

Loin d’être misérabili­ste, cette chronique passionnan­te et sobre montre que, à moins de trois heures d’avion de Paris, des femmes doivent faire face aux épreuves que leur réserve une société patriarcal­e dont elles sont contrainte­s de devenir complices. Sofia, le film et son héroïne, sont bien plus complexes qu’un résumé du scénario ne le laisse supposer. On pense aux frères Dardenne mais aussi à Asghar Farhadi ou Nuri Bilge Ceylan devant cette oeuvre à découvrir sans tarder.

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La débutante Maha Alemi joue la jeune héroïne casablanca­ise du film.

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