Le mystère non résolu des fiancés de Fontainebleau
Gilles Naudet et Anne-Sophie Vandamme ont été tués il y a trente ans
Il y a bientôt trente ans, le 31 octobre 1988, disparaissaient mystérieusement Gilles Naudet, employé de banque, et sa fiancée Anne-Sophie Vandamme, assistante sociale. Le couple était parti en promenade dans la forêt de Fontainebleau (Seine-etMarne) avec son chien Dundee. Leurs corps seront retrouvés deux mois et demi plus tard, le 10 janvier 1989, à Milly-la-Forêt (Essonne), dissimulés sous de la fougère fraîchement coupée. «Ils meurent à 25 ans, achevés d’une balle dans la nuque tirée à bout portant», raconte Christian Porte. L’ex-rédacteur en chef du Républicain, désormais journaliste d’investigation indépendant, connaît bien l’affaire pour y avoir consacré deux ouvrages : l’un paru en 2006, Qui a tué les fiancés de Fontainebleau ? (France Europe Edition), l’autre il y a quelques mois, Les Vérités interdites d’un fiasco judiciaire (Edilivre).
Un accident de chasse ?
Dans ce deuxième tome, enrichi des procès-verbaux rendus publics, il continue à pointer les dysfonctionnements des procédures et les nombreuses zones d’ombre qui planent sur cette affaire non élucidée à ce jour. « La scène où les corps ont été retrouvés n’est pas celle du crime, affirme Christian Porte. Ceux qui ont déposé les corps à cet endroit connaissaient le lieu pour être le passage des sangliers et savaient qu’ils les auraient dévorés.» Des experts ont confirmé l’existence de deux tireurs. Mais les deux armes ne seront jamais retrouvées. Par ailleurs, aucune enquête n’a été menée sur le suicide de Patrick Gazzola, un responsable de l’Office national des forêts qui, avant sa mort, évoquera des infractions à la législation sur la chasse. « Certains habitués ne cachent pas leur inquiétude face à ce qu’ils redoutent être un accident de chasse lié à un “après-midi pochtron”», confie Christian Porte. En 2011, l’affaire des fiancés de Fontainebleau a été prescrite. Aujourd’hui, le journaliste plaide pour une loi où la prescription ne concernerait pas les crimes de sang. « Un travail de mémoire pour ces victimes assassinées de sang-froid » doit être effectué, martèle-t-il.