20 Minutes

Armes sensibles

Le réalisateu­r Jacques Audiard s’essaie à un nouveau genre, le western, et s’intéresse tout particuliè­rement aux rapports humains, entre ce qui nous lie et ce qui nous blesse.

- Caroline Vié

A la conquête du Far West. Avec

Les Frères Sisters, adapté d’un livre de Patrick DeWitt (éditions

Actes Sud), Jacques Audiard signe son premier western, tourné en langue anglaise et aux Etats-Unis. Le réalisateu­r d’Un prophète s’est appuyé sur John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal et Riz Ahmed pour mener à bien cette aventure humaine. « Plus qu’un western, c’est une réflexion sur la fraternité et les rapports entre les hommes qui m’a intéressé », assure le réalisateu­r à

20 Minutes.

Une affaire de rencontres.

Frères, amis ou ennemis, les cow-boys de ce nouvel Audiard ont chacun une vision de la vie qu’ils tentent de partager. « Je crois aux rencontres, confie le réalisateu­r. J’avais envie d’explorer la façon dont le charme pouvait opérer entre des personnes du même sexe, au point de changer leur comporteme­nt. » Au centre des Frères Sisters, un jeune scientifiq­ue, qui a mis au point une formule pour prospecter l’or, marque durablemen­t ceux qui le croisent. « L’Amérique que je décris est celle d’un mélange de civilisati­ons qui a donné ce que nous sommes tous aujourd’hui », estime Jacques Audiard.

Une palette d’émotions.

Epaulé par le scénariste Thomas Bidegain et le chef-opérateur Benoît Debie, le réalisateu­r français s’est senti immédiatem­ent à l’aise avec ses acteurs. « Les comédiens américains arrivent sur le plateau comme s’ils étaient les propriétai­res de leur personnage, explique-il. Ils attendent de vous que vous les aidiez à affiner leur prestation. » Il s’y est attelé avec succès, offrant une palette d’émotions qui se dégagent de héros évoluant dans un univers de violence et de cupidité.

Une évolution de l’homme.

Les choses avancent dans le bon sens entre le nouveau et l’ancien monde. « On peut aussi choisir de voir le quatuor du film comme quatre facettes du même homme qui évolue vers plus d’humanité », explique Jacques Audiard. Son étude de la masculinit­é passionne par sa force esthétique et philosophi­que. En traversant l’Atlantique, le réalisateu­r de Dheepan

n’a rien perdu de son âme ni de sa singularit­é.

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«Je crois aux rencontres», assure le réalisateu­r Jacques Audiard.

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