20 Minutes

MHD se raconte sans se la raconter

Le prince de l’afro-trap a sorti un deuxième disque, «19», mercredi

- Clio Weickert

« Ah, j’ai l’seum ! » A quelques minutes de son interview avec 20 Minutes, mardi, MHD n’est pas serein. Pour cause, 19, son deuxième album sorti mercredi, a « leaké ». En d’autres termes, 19 vient de fuiter sur la Toile. Et ça le tend un peu, normal. La veille, le prince de l’afro-trap ne semblait pas au top non plus. « Plus envie de rien, plus envie de cette musique, je pense bien arrêter après cet album, cette vie n’est pas la mienne», écrivait-il sur les réseaux sociaux. Un passage à vide ? « Je suis heureux : mon album sort», nous rassure-t-il, visiblemen­t ravi malgré le stress. L’arrêt de sa carrière, c’était du bluff, alors ? « La réponse est dans le clip de “XIX”, l’un des morceaux de l’album. J’explique vraiment comment je me sens. » « Rappelle-toi l’époque, pas un rond dans les poches, on n’attendait pas Halloween pour aller toquer aux portes », évoque-t-il en intro de ce titre introspect­if, à l’image de ce nouvel album. « C’est pour ceux qui connaissen­t bien MHD, mais pas trop Mohamed [le prénom du rappeur], développe-t-il. J’ai passé trois ans dans la musique, et c’était le bon moment pour raconter ma vie.» Depuis ses débuts en 2016, MHD a parcouru du chemin. Son premier album s’est vendu à plus de 400000 exemplaire­s. En 230 dates de concerts dans 22 pays, l’afro-trap de MHD est devenu un phénomène planétaire. Ce nouvel album, l’artiste de 24 ans le dédie au 19e arrondisse­ment de Paris, son quartier. On retrouve dans 19 ses producteur­s de toujours, DSK On The Beat et Dany Synthé, sa marque de fabrique afro-trap, mais aussi de nombreux feats avec des artistes aux horizons variés tels qu’Orelsan (« Le Temps »), Dadju (« Bébé »), Yemi Alade (« Aleo ») ou Stefflon Don (« Senseless Ting »). Sans oublier la légende Salif Keïta, un artiste que MHD écoute « depuis tout petit ». « L’avoir sur mon album aujourd’hui, c’est un honneur. Il raconte un peu l’histoire de nos ancêtres, de nos racines africaines, de la chance, du bonheur, que des choses positives. »

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour MHD? «Il y a des hauts et des bas. Le succès, c’est être reconnu dans la rue, poser pour des photos, mais c’est aussi ne plus avoir la même vie qu’avant, tu ne fréquentes plus les mêmes personnes et tu dois faire attention à tout ce que tu fais », explique-t-il. Et l’avenir dans tout ça ? Une tournée française et internatio­nale, un premier rôle au cinéma et, visiblemen­t, plein de projets : « On a beaucoup d’idées en tête, on est encore jeune. On a toute la vie devant nous. »

«Cet album est pour ceux qui connaissen­t bien MHD, mais pas trop Mohamed. »

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L’artiste de 24 ans a notamment collaboré avec Orelsan et Salif Keïta.

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