Enquête Un journaliste s’est penché sur les signes de l’au-delà
Le journaliste Stéphane Allix a enquêté sur les personnes qui assurent avoir reçu un signe d’un proche décédé
Dans Après… Quand l’au-delà nous fait signe (Albin Michel), paru mercredi, le journaliste Stéphane Allix relate les témoignages de personnes persuadées d’avoir vu leur proche décédé apparaître, leur parler, leur faire un signe. A un moment où elles ne pensaient pas à ce dernier et où elles ne dormaient pas, assurent-elles.
Ces témoignages sont-ils fréquents ? Cela fait quinze ans que je m’intéresse aux expériences de vécu subjectif de contact avec un défunt. Et ce, dans le cadre d’une enquête journalistique, pas dans celui d’une quête spirituelle. De très nombreuses personnes sont convaincues que leur proche décédé a établi un contact avec eux et m’en ont fait part. Et de nombreux psychologues, psychiatres et médecins m’ont affirmé que ce type de récits revenaient fréquemment en consultation. Même Danielle Mitterrand m’a raconté qu’elle sentait la présence de François Mitterrand à certains moments, alors qu’elle ne pensait pas à lui la minute d’avant. Mais il est difficile d’en parler, car les gens qui le font sont souvent pris pour des illuminés. On peut raisonnablement penser qu’il s’agit d’hallucinations ou de constructions mentales dues à la vulnérabilité des personnes endeuillées…
Le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré, que j’ai interviewé, explique que, dans les cas de ses patients qui ont connu ce type de manifestations, il ne pouvait s’agir d’hallucinations ni de bouffées délirantes. Difficile aussi d’affirmer que ces visions ou ces sensations font partie d’un mécanisme de compensation d’une personne endeuillée pour combler un vide. Car, si c’était le cas, toutes les personnes perdant un proche percevraient ces manifestations de l’au-delà. Mais on n’est pas obligé de trancher sur la réalité de ces manifestations. Ce qui est plus intéressant, c’est de percevoir ce que situations produisent sur les personnes qui les vivent.
Quel sens ceux qui sont persuadés que ces signes de l’au-delà sont une réalité leur attribuent-ils ? Dans l’immense majorité des cas, ils pensent que leur proche disparu a voulu les apaiser en communiquant avec eux. Notamment quand il est mort brutalement, sans avoir pu leur dire au revoir.
Comment se sentent les vivants après ces expériences ?
Ces signes de l’au-delà ne font évidemment pas disparaître la douleur de la perte d’un être cher, mais c’est une petite fenêtre d’espérance. Plusieurs des personnes que j’ai interviewées racontent ainsi qu’après avoir reçu des signes de l’au-delà, elles ont eu l’impression que leur proche disparu était serein, quelque part, et qu’il les avait poussées à continuer leur vie.