Trois mois de cavale et de traque
L’arrestation de Redoine Faïd, mercredi, a nécessité un travail minutieux
Fin de cavale pour l’homme le plus recherché de France. Dans la nuit de mardi à mercredi, Redoine Faïd a été interpellé dans sa ville natale de Creil (Oise). Le braqueur multirécidiviste se trouvait dans l’appartement d’une jeune femme avec son frère aîné Rachid et un neveu, tous arrêtés. Un second neveu du malfrat a été interpellé à Villiers-Saint-Paul. Deux autres hommes ont été arrêtés dans l’Oise.
Interpellations sans violence
L’opération menée par près de 120 policiers s’est déroulée sans violence, malgré la découverte de deux armes chargées, un revolver et un pistolet de type Uzi. Les quatre individus visés par des mandats d’arrêt et placés en rétention judiciaire devaient être présentés à un juge d’instruction dans l’après-midi. Les trois autres interpellés ont été placés en garde à vue. C’est donc à moins de cent kilomètres de la prison du Réau, en Seine-etMarne, de laquelle il s’était évadé en hélicoptère avec l’aide de trois complices le 1er juillet, que le médiatique braqueur a été interpellé. Les enquêteurs avaient rapidement acquis la conviction qu’il se trouvait non seulement en France, mais très probablement dans sa ville natale, ou ses environs. Comme ils avaient vite compris qu’il cherchait à «financer une cavale à l’étranger » par un nouveau braquage. Un sac contenant notamment deux fusils d’assaut avait été retrouvé une semaine après l’évasion par un chasseur dans la forêt de Verneuil-enHalatte. Et, le 24 juillet, Redoine Faïd avait été repéré, mais s’était échappé après une course poursuite. Des pains d’explosifs factices et une vingtaine de détonateurs avaient été récupérés dans la voiture qu’il avait abandonnée à Sarcelles.
Au coeur de l’été, toutefois, le braqueur reste insaisissable. Mais, grâce aux
empreintes relevées le jour de l’évasion, notamment sur des bouteilles de coca découvertes à proximité d’un des aérodromes où s’est posé l’hélicoptère utilisé par les complices du braqueur, des renseignements « humains » sont recueillis. Puis un important travail de téléphonie se met en place.
Une femme résidant à Creil et faisant partie de l’entourage de Redoine Faïd est identifiée. Tout s’accélère dans la nuit du 29 au 30 septembre, lorsque les enquêteurs découvrent que cette dernière véhicule une personne en burqa «dont l’allure laisse supposer qu’il s’agit d’un homme», a précisé le procureur de la République de Paris François Molins mercredi. Mardi, à 22 h 30, ils ont la conviction d’avoir cerné le braqueur. Mercredi, à 4 h, ils en ont eu la confirmation.