LeBron James a plus d’une carte à jouer chez les Lakers
Les Lakers commencent la saison ce jeudi soir, avec leur nouvelle recrue star
« This is L.A. » Pendant des années, un poster géant de Kobe Bryant a accueilli les touristes à Los Angeles. Mais, pour cette nouvelle saison NBA, il va falloir s’habituer à voir une autre star porter le maillot violet et jaune des Lakers : LeBron James. L’ancien de Cleveland l’a dit haut et fort, il est venu en Californie rejoindre « une franchise historique». L’objectif, évidemment, est de décrocher un nouveau titre. Démarrer par une qualification en play-offs serait déjà pas mal, après cinq années de disette. Mais James va devoir commencer par gagner le respect des supporters. Cet été, deux peintures murales géantes, mettant en scène la nouvelle recrue, ont été vandalisées. Mais Kobe Bryant en est persuadé : ses fans « rentreront dans le rang » si les Lakers renouent avec la victoire. Au point de faire oublier la légende Bryant? « Comparer des champions est futile, juge Roland Lazenby, véritable encyclopédie de la NBA. Kobe, c’était le joyau au talent brut, qui a grandi devant le monde entier pour devenir un champion sur le parquet des Lakers.» Et la ville, après les tensions raciales des années 1990, avait « besoin de l’espoir et de la flamboyance » amenés par ce joueur. «LeBron, c’est le vétéran qui arrive au sommet de son art, un monstre de physique couplé à un QI basket hors norme », estime Lazenby. James aurait pu choisir la solution de facilité en tentant de constituer une grosse équipe, que ce soit à Houston ou à Philadelphie, pour concurrencer Golden State, mais le numéro 23 a opté pour ce dernier défi en Californie. «C’est celui d’un champion qui connaît sa valeur et qui n’est plus inquiet de sa place dans l’histoire », analyse le spécialiste du basket américain. LeBron James a déjà écrit une légende digne d’Hollywood. Le traître, parti gagner deux bagues de champion à Miami, est revenu en fils prodigue offrir à sa ville natale de Cleveland le premier titre NBA de son histoire.
L’ironie de l’affaire, c’est que sa venue à
Los Angeles doit beau- coup à Kobe
Bryant. C’est lui, raconte
The Atlantic, qui a convaincu la présidente des
Lakers Jeanie
Buss d’en faire sa priorité. S’il est venu pour gagner une quatrième bague, LeBron James sait qu’il va devoir
« faire preuve de patience ». Entouré de jeunes joueurs prometteurs (Ball, Ingram) et de mercenaires en manque de repères (Rondo, Stephenson, McGee), il devra batailler, dans une conférence Ouest relevée, pour se qualifier en play-offs. Et sans doute attendre un an de plus, et le renfort d’une star comme Leonard ou Butler, pour rêver d’une finale. A presque 34 ans, le temps presse. A tel point que la question mérite d’être posée : est-il venu à L.A. pour s’offrir une fin de carrière au soleil et devenir un magnat de Hollywood, avec des projets en développement? «J’ai signé pour quatre ans, je suis venu pour jouer au basket», a répondu James. Roland Lazenby y croit. «On l’oublie trop souvent, plus que l’argent, des champions comme Bryant et James partagent quelque chose de plus profond : un amour pur et absolu du jeu.»
« C’est un champion qui n’est plus inquiet de sa place dans l’histoire. » Le spécialiste basket Roland Lazenby