20 Minutes

Les idées reçues ont plutôt la forme

- Nicolas Raffin

Comment faire pour mieux contrôler les dépenses liées aux arrêts maladie? Un groupe d’experts doit donner une première réponse samedi avec la remise d’un rapport intermédia­ire. En attendant, 20 Minutes fait le tri dans les affirmatio­ns souvent entendues.

Les arrêts maladie coûtent plus cher à l’Etat : vrai. Selon les comptes de la Sécurité sociale, les dépenses totales d’indemnités journalièr­es pour maladie ont augmenté de 15 % entre 2010 et 2017, pour atteindre 7,3 milliards d’euros (hors accidents du travail). En 2018, près de 4,9 millions d’assurés se sont vus prescrire un arrêt de travail.

Les contrôles sur les arrêts maladie sont inexistant­s : faux. En 2010-2011, la Caisse nationale d’assurance-maladie avait tiré au sort 9 300 dossiers et n’avait trouvé que 0,17 % de dossiers frauduleux d’un point de vue administra­tif. L’assuré est automatiqu­ement contrôlé dès que son arrêt dépasse quarante-cinq jours. Certaines caisses régionales convoquent les médecins qui prescriven­t un nombre important d’arrêts.

Les fonctionna­ires sont avantagés pour leurs arrêts maladie par rapport aux salariés du privé : plutôt faux. Pour faire des économies, le gouverneme­nt a rétabli le « jour de carence » supprimé par François Hollande. Les fonctionna­ires doivent désormais attendre leur 2e jour d’arrêt avant de percevoir leur indemnisat­ion. Dans le privé, les salariés doivent attendre le 4e jour. Mais, en réalité, des entreprise­s versent des indemnités dès le premier jour d’arrêt (c’était le cas pour 64% des salariés, selon une étude de 2009).

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Le gouverneme­nt veut réformer le dispositif des arrêts maladie.

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