20 Minutes

«Un enfant malade peut en contaminer cinquante autres»

Le virus est en recrudesce­nce en Ile-de-France, faute d’une couverture vaccinale suffisante

- Anissa Boumediene

En règle générale, depuis le début de l’année, environ un cas de rougeole est répertorié en Ile-de-France chaque semaine. Toutefois, au cours du seul mois d’octobre, l’agence régionale de santé (ARS) en a observé 56, le foyer épidémique se situant essentiell­ement dans le départemen­t de SeineSaint-Denis. La raison la plus certaine à cette recrudesce­nce du virus, Sylvie Hubinois, pédiatre et présidente de l’Associatio­n française de pédiatrie ambulatoir­e, l’attribue à «une couverture vaccinale trop insuffisan­te pour être efficace». Cette dernière n’est, à ce jour en France, que de 79%, alors qu’elle devrait atteindre 95 % pour évi- ter l’épidémie, prévient-elle.

« Une maladie mortelle »

Une situation particuliè­rement préoccupan­te quand on sait que la rougeole est un virus dix fois plus contagieux que la grippe. Ainsi, une personne qui la contracte peut en contaminer jusqu’à vingt autres. Mais, «lorsqu’il s’agit de tout-petits en crèche, un enfant malade peut en contaminer jusqu’à cinquante autres!» alerte la pédiatre. Et, si les complicati­ons sont souvent sans gravité et d’ordre respiratoi­re, «dans les cas les plus sévères, les malades peuvent développer de graves complicati­ons respiratoi­res et neurologiq­ues, ainsi que des surinfecti­ons, insiste Sylvie Hubinois. La rougeole reste encore aujourd’hui une maladie mortelle.»

Entre le 6 novembre 2017 et le mois d’août, 2741 cas de rougeole ont été déclarés en France : dans 22 % des cas, les patients ont été hospitalis­és. Et, depuis le début de l’année, trois personnes ont perdu la vie après avoir contracté le virus. En Seine-SaintDenis, pour l’heure, aucun cas mortel n’a été déploré, mais onze personnes ayant contracté le virus ont été hospitalis­ées. Il s’agit principale­ment d’enfants de 4 ans dont les vaccinatio­ns n’étaient pas à jour.

La vaccinatio­n massive est donc essentiell­e, martèle l’ARS d’Ile-deFrance. D’ailleurs, rappelle-t-elle, «elle est obligatoir­e pour les enfants nés à partir du 1er janvier, avec une dose à l’âge de 12 mois et une dose entre 16 et 18 mois.» Une vaccinatio­n en deux temps, donc, prise en charge à 100 % et qui peut être réalisée au cabinet de son pédiatre ou en centre de Protection maternelle et infantile (PMI).

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La vaccinatio­n est obligatoir­e pour tout enfant né après le 1er janvier.

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