20 Minutes

Dans la peau d’un diabétique

Pour la Journée mondiale du diabète, ce mercredi, focus sur le quotidien des patients

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Le moment du diagnostic, une étape clé

En France, près de 3,5 millions de personnes sont touchées par le diabète. La grande majorité est diagnostiq­uée à l’âge adulte : des diabètes de type 2 (DT2) provoqués par un surpoids et une prédisposi­tion génétique. Encore trop méconnu, le diabète de type 1 (DT1) concerne 6 % des patients, touche surtout les jeunes et résulte de la disparitio­n des cellules bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline. Ce dernier est plus difficile à détecter, alors qu’il nécessite un traitement d’urgence. « On a vu des enfants qui allaient bien le matin se retrouver dans le coma le soir », explique Carine Choleau, codirectri­ce de l’associatio­n Aide aux jeunes diabétique­s (AJD). Il est nécessaire de repérer les signes d’un DT1 rapidement. « Cela va se traduire par une soif intense, un besoin fréquent d’uriner et, s’il y a complicati­on, une perte de poids et de la fatigue. Dans ce cas, il ne faut pas prendre de risque et tout de suite faire un diagnostic. On peut même en faire un premier soi-même en achetant sans ordonnance des bandelette­s urinaires en pharmacie. »

2 Le milieu profession­nel encore trop discrimina­nt

En 2016, Alizée Agier (photo), championne du monde de karaté, a été déclarée inapte à l’emploi de gardien de la paix à cause de son diabète. La Fédération française des diabétique­s espère que le recours du tribunal administra­tif de Strasbourg en sa faveur fera évoluer les textes pour que les diabétique­s ne soient plus automatiqu­ement exclus de la police.

3 Des soins pour éviter les complicati­ons

La surveillan­ce de problèmes rénaux et ophtalmiqu­es est nécessaire pour tous les diabétique­s. Il est aussi conseillé, dans le cas d’un DT2, de se rendre annuelleme­nt chez le dentiste, le cardiologu­e et de contrôler l’état de ses pieds.

4 Diabète de type 1 : une révélation rude

« On a découvert mon diabète quand j’avais 7 ans, raconte Vanessa Gauthier, productric­e-réalisatri­ce. Pour mes parents, ce fut un choc. La vie bascule. J’étais dans mes préoccupat­ions d’enfant, mais j’avais ces interdits, ces traitement­s au quotidien, ces malaises qui arrivent n’importe quand. Il y a une perte d’innocence et une responsabi­lisation énorme. »

5 Une maladie compliquée à digérer

Selon une étude 2018 de Harris Interactiv­e pour Roche, 36 % des diabétique­s ne prennent pas conscience de la maladie au moment de l’annonce. La pression sociale ne facilite pas l’acceptatio­n. « Le diabète de type 2 est une maladie culpabilis­ante alors que tout le monde est victime, assure Marc de Kerdanet, pédiatre et président d’AJD. Les DT1 sont victimes d’une maladie auto-immune et les DT2 de leur terrain génétique. » En effet, si le DT2 est causé par le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique, il ne touche que les personnes qui y sont prédisposé­es.

6 Un quotidien avec des contrainte­s plus lourdes

« C’est un numéro d’équilibris­te constant qui implique d’anticiper en permanence toutes les situations, explique Vanessa, diabétique. II n’y a pas de pause, ni de jour off. » Pour Simon, qui joue dans les vidéos YouTube Génération Type 1, le plus pesant vient souvent de la méconnaiss­ance des autres de la maladie. « En cours, cela arrive que des professeur­s me reprochent de manger alors que je suis en hypoglycém­ie ou que des camarades ne comprennen­t pas que j’aie un accès de colère lorsque je suis en crise. »

7 Quand le patient devient soignant

Les soignants et la famille jouent un rôle essentiel dans la vie d’un diabétique. Cependant, Marc de Kerdanet rappelle qu’il s’agit avant tout d’une grande collaborat­ion : « L’équipe médicale et la famille sont là pour accompagne­r, mais c’est le patient qui a la compétence, car c’est lui qui doit vivre avec toute sa vie. »

8 Nos interviewé­s font la chasse aux clichés

On a demandé à nos intervenan­ts de démonter les idées reçues sur le diabète : 1. Le diabète de type 1 peut être diagnostiq­ué chez des enfants de moins de 2 ans. 2. Les diabétique­s peuvent manger du sucre, c’est même nécessaire, en cas de crise d’hypoglycém­ie. 3. On ne devient pas forcément diabétique, parce qu’on a une mauvaise alimentati­on. 4. Le diabète n’est pas contagieux !

9 Deux ados diabétique­s s’emparent de YouTube

Zoom sur Génération Type 1, le format vidéo qui parle diabète Parce que faire des soirées, manger un burger entre amis ou partir en vacances n’est pas toujours sans galère lorsque l’on est un jeune diabétique, Camille et Simon partagent avec humour leurs anecdotes et conseils.

10 C’est

tweeté! «Notre challenge quotidien de diabétique de type 1 ? Jongler avec tout ce qui nous entoure et qui joue sur notre glycémie. »

@DelphineAr­duini

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L’objectif des jeunes diabétique­s est d’apprendre à maîtriser la maladie.
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Une nouvelle vidéo sort chaque mercredi à 17 h sur la chaîne YouTube de l’Aide aux jeunes diabétique­s.
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