Jugé pour viols et agressions sexuelles, le maire de Draveil Georges Tron a été acquitté
Les accusés étaient jugés pour viols et agressions sexuelles en réunion sur deux anciennes employées municipales
Il a accueilli le verdict de la même façon qu’il s’est comporté tout au long des quatre semaines de son procès devant la cour d’assises de SeineSaint-Denis : presque impassible, esquissant à peine un sourire. Ses soutiens, eux, n’ont pas pu s’empêcher d’applaudir. Jeudi, le maire LR de Draveil (Essonne) Georges Tron et son ancienne adjointe à la culture, Brigitte Gruel, ont été acquittés des viols et agressions sexuelles en réunion pour lesquels ils étaient jugés. Le doute a profité aux deux accusés, la cour estimant que les éléments à charge étaient « insuffisants ».
Certes, au sein de la mairie, « le climat général était hypersexualisé», a exposé le président de la cour d’assises, Philippe Coirre. La cour a estimé que les deux élus avaient «participé à des ébats sexuels en présence de tiers» et que les scènes à caractère sexuel exposées par les plaignantes, exemployées de l’hôtel de ville, étaient «avérées». Mais ces dernières n’ont «pas apporté la preuve d’une situation de contrainte » que les accusés auraient pu percevoir.
« Une victoire de la justice »
Ainsi, la cour d’assises a noté qu’Eva Loubrieu avait échangé par textos des « propos affectueux » avec Georges Tron et que leur proximité était relevée par de nombreux employés de la mairie. Quant à la question de la contrainte, la plaignante ayant ellemême indiqué avoir fait semblant de jouir, « on pouvait donc imaginer qu’elle était consentante ». Au sujet de Virginie Ettel, qui s’est évanouie quelques secondes après que l’audience a été levée, la cour a relevé qu’elle était dans une logique de « solitude affective» après une rupture et qu’elle avait déjà menti sur plusieurs sujets. Pour les deux femmes, l’hypothèse d’une vengeance, l’une après son licenciement, l’autre après un changement de poste, a été évoquée. La cour n’a donc pas suivi les réquisitions de l’avocat général. Mercredi, Frédéric Bernardo avait fait part de sa «conviction» de la culpabilité des coaccusés. Pendant près de deux heures, le magistrat avait décrit une « relation d’emprise » dans laquelle les plaignantes n’étaient « pas en mesure de dire non » aux relations imposées par un « homme puissant », concentrant «tous les pouvoirs, tous les réseaux ». Il avait requis six ans de prison et une peine d’inéligibilité de cinq ans à l’encontre de Georges Tron et quatre ans de prison contre Brigitte Gruel.
« Ce n’est pas une victoire de la défense, c’est une victoire de la justice», s’est félicité Eric Dupond-Moretti, l’avocat de l’édile, rappelant que, depuis sept ans, son client avait été « moqué », « privé de sa carrière ». Me Frank Natali, conseil de Brigitte Gruel, a assuré qu’elle n’aspirait désormais qu’à « retrouver les siens et sa famille. » Le parquet a dix jours pour faire appel.