20 Minutes

Jugé pour viols et agressions sexuelles, le maire de Draveil Georges Tron a été acquitté

Les accusés étaient jugés pour viols et agressions sexuelles en réunion sur deux anciennes employées municipale­s

- Caroline Politi

Il a accueilli le verdict de la même façon qu’il s’est comporté tout au long des quatre semaines de son procès devant la cour d’assises de SeineSaint-Denis : presque impassible, esquissant à peine un sourire. Ses soutiens, eux, n’ont pas pu s’empêcher d’applaudir. Jeudi, le maire LR de Draveil (Essonne) Georges Tron et son ancienne adjointe à la culture, Brigitte Gruel, ont été acquittés des viols et agressions sexuelles en réunion pour lesquels ils étaient jugés. Le doute a profité aux deux accusés, la cour estimant que les éléments à charge étaient « insuffisan­ts ».

Certes, au sein de la mairie, « le climat général était hypersexua­lisé», a exposé le président de la cour d’assises, Philippe Coirre. La cour a estimé que les deux élus avaient «participé à des ébats sexuels en présence de tiers» et que les scènes à caractère sexuel exposées par les plaignante­s, exemployée­s de l’hôtel de ville, étaient «avérées». Mais ces dernières n’ont «pas apporté la preuve d’une situation de contrainte » que les accusés auraient pu percevoir.

« Une victoire de la justice »

Ainsi, la cour d’assises a noté qu’Eva Loubrieu avait échangé par textos des « propos affectueux » avec Georges Tron et que leur proximité était relevée par de nombreux employés de la mairie. Quant à la question de la contrainte, la plaignante ayant ellemême indiqué avoir fait semblant de jouir, « on pouvait donc imaginer qu’elle était consentant­e ». Au sujet de Virginie Ettel, qui s’est évanouie quelques secondes après que l’audience a été levée, la cour a relevé qu’elle était dans une logique de « solitude affective» après une rupture et qu’elle avait déjà menti sur plusieurs sujets. Pour les deux femmes, l’hypothèse d’une vengeance, l’une après son licencieme­nt, l’autre après un changement de poste, a été évoquée. La cour n’a donc pas suivi les réquisitio­ns de l’avocat général. Mercredi, Frédéric Bernardo avait fait part de sa «conviction» de la culpabilit­é des coaccusés. Pendant près de deux heures, le magistrat avait décrit une « relation d’emprise » dans laquelle les plaignante­s n’étaient « pas en mesure de dire non » aux relations imposées par un « homme puissant », concentran­t «tous les pouvoirs, tous les réseaux ». Il avait requis six ans de prison et une peine d’inéligibil­ité de cinq ans à l’encontre de Georges Tron et quatre ans de prison contre Brigitte Gruel.

« Ce n’est pas une victoire de la défense, c’est une victoire de la justice», s’est félicité Eric Dupond-Moretti, l’avocat de l’édile, rappelant que, depuis sept ans, son client avait été « moqué », « privé de sa carrière ». Me Frank Natali, conseil de Brigitte Gruel, a assuré qu’elle n’aspirait désormais qu’à « retrouver les siens et sa famille. » Le parquet a dix jours pour faire appel.

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 ??  ?? Georges Tron et Brigitte Gruel à leur sortie du tribunal, jeudi après-midi.
Georges Tron et Brigitte Gruel à leur sortie du tribunal, jeudi après-midi.
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