Les galères des étudiants étrangers
Education Ce lundi, Edouard Philippe doit annoncer des mesures pour améliorer leur accueil
En 2017, 343000 étudiants étrangers étaient accueillis dans l’Hexagone, indique Campus France. Ce chiffre place la France au quatrième rang des pays recevant des étudiants étrangers. Mais elle peut se montrer encore plus attractive. Le Premier ministre Edouard Philippe doit faire des annonces en ce sens, ce lundi, lors des rencontres universitaires de la Francophonie, à Paris. « Notre enseignement supérieur est reconnu dans le monde entier, tout comme notre art de vivre et notre culture, reconnaît Béatrice Khaiat, directrice générale de Campus France. Rappelons que le français est la cinquième langue la plus parlée dans le monde. » Pour autant, la France ne doit pas se reposer sur ses lauriers. « Certains pays ont mis en place des stratégies très agressives pour attirer les étudiants étrangers », prévient Béatrice Khaiat. Parmi les principaux points faibles, le volet administratif. « La réglementation en vigueur en France complique la vie des étudiants étrangers », assure Yves Poilane, président de la commission Relations internationales de la Conférence des grandes écoles. « Il serait utile que les demandes de visa se fassent en ligne et que la liste des pièces demandées aux jeunes soit la même dans chaque pays, abonde la directrice générale de Campus France. Les rendez-vous à la préfecture pour les renouvellements de carte de séjour pourraient aussi se faire sur le Web. » La communication est aussi l’un des points faibles de l’Hexagone. « Les écoles et universités doivent ouvrir des campus à l’étranger pour s’assurer une visibilité », suggère Béatrice Khaiat. « C’est ce qu’ont fait les grandes écoles, confirme Yves Poilane. Et c’est payant. »
Les établissements d’enseignement supérieur français doivent aussi faire des efforts pédagogiques. « Pour l’heure, seulement 1300 cours sont dispensés en anglais dans toute la France », précise l’entourage de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Un déficit dû notamment au manque de formation continue pour les profs d’université, qui ne sont pas tous aptes à dispenser leurs coursdans la langue de Shakespeare. Parmi les pistes que l’exécutif pourrait avancer ce lundi, celles d’une réforme des droits d’inscription dans les universités françaises pour les étudiants extracommunautaires (hors Union européenne) devrait être mise en place. Ainsi, les plus aisés d’entre eux pourraient payer des frais d’inscription plus élevés, afin de financer des bourses pour ceux qui en ont le plus besoin.
« Il serait utile que les demandes de visa se fassent en ligne. » Béatrice Khaiat, directrice générale de Campus France