Coup de foudre pour l’électrique
En libre-service ou acheté, le vélo à assistance électrique (VAE) a la cote auprès des Parisiens
Tout semble rouler à Paris pour les vélos à assistance électrique (VAE). Malgré le durcissement dans l’obtention de la prime d’achat versée par l’Etat, «le nombre de VAE vendus en 2018 est équivalent à celui de 2017», se satisfait, sans plus de précisions, Alexis Blaevoet, responsable de la boutique Les Cyclistes branchés (16e). Les chiffres de la Mairie de Paris sont eux aussi à l’équilibre : 11 040 demandes d’aide* ont été formulées en 2017, contre 11000 en 2018 (chiffres arrêtés en novembre), annonce Christophe Najdovski, adjoint chargé des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public.
D’un montant de 400 € maximum (le prix moyen d’un VAE s’élève à 1 564 €, selon L’Observatoire du cycle), la prime parisienne n’est pas la seule motivation à l’achat. « Les gens en ont marre de la voiture, des difficultés à trouver une place de parking, ou des transports en commun bondés et moroses », assure Alexis Blaevoet. Stéphane Baillet, directeur général d’Altermove, spécialiste des trottinettes et des vélos électriques, confirme : « On est passé de : “J’ai un vélo parce que c’est pratique et utile” à “J’ai un vélo parce que c’est agréable.” »
Un bémol, les vols
Pour circuler plus librement, les Parisiens peuvent aussi profiter des Vélib’. Moins coûteuse, à court terme, que l’achat d’un VAE, leur location (99,60 € à l’année) a fini par séduire. Après pas mal de couacs lors du lancement de son service en début d’année, le nouvel opérateur Smovengo indique, par la voix de son directeur, Arnaud Marion, que, « aujourd’hui, plus de 30 % des courses sont réalisées en Vélib’ électriques, alors qu’ils ne représentent pour l’instant que 25% du parc». Il est d’ailleurs prévu de faire passer le nombre des deux-roues électriques (3 600 actuellement) à 6000 au printemps.
Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les VAE en libre-service ne concurrencent pas ceux à l’achat. « Les gens découvrent le vélo électrique avec Vélib’, puis ils veulent avoir le leur, pour y ajouter, par exemple, un siège pour enfant, un bagage pour les courses… », explique Stéphane Baillet. Seul frein à l’engouement des Parisiens pour le VAE, les vols fréquents et le manque d’infrastructures consacrées à leur seule circulation, qui assurerait une plus grande sécurité aux usagers. «Plusieurs projets sont en cours de réalisation aux portes de Paris pour améliorer la liaison entre la capitale et la proche banlieue », rappelle Christophe Najdovski, en précisant que la piste cyclable qui reliera Bastille à Châtelet ouvrira en décembre, et que celle reliant Bastille à Concorde devrait être praticable d’ici l’été. Marie de Fournas
* Cette prime de la Mairie sera reconduite en 2019, promet Christophe Najdovski.