Vives critiques sur le sort réservé aux manifestants
Plusieurs syndicats dénoncent une répression policière excessive
Des lycéens de Mantes-la-Jolie (Yvelines) agenouillés les mains sur la tête, d’autres blessés par des tirs de lanceur de balles de défense (LBD) (lire l’encadré)… La question du traitement réservé aux lycéens depuis le début de leur mouvement, la semaine dernière, contre plusieurs réformes éducatives se fait de plus en plus entendre. Mardi, la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves), l’UNL (l’Union nationale lycéenne) et le SAF (Syndicat des avocats de France) ont condamné lors d’une conférence de presse « les atteintes graves à la liberté de réunion, de la manifestation et d’expression dont sont victimes les jeunes manifestants en raison d’un usage clairement disproportionné de la force publique». Au coeur des critiques : l’intervention parfois musclée des forces de l’ordre et les interpellations, au moins un millier en une semaine, selon l’UNL.
«Il y a une sorte de répression policière inacceptable, a fustigé Rodrigo Arenas, président de la FCPE. La démocratie nécessite de respecter ses
interlocuteurs. » « Des enfants sont placés en garde à vue, déférés et des mandats de dépôt sont requis. C’est traumatisant, lâche Carlos Lopez, cosecrétaire national du SNPES-PJJ (Syndicat national des personnels de l’éducation et du social). La justice des mineurs est instrumentalisée pour impressionner les enfants et tenter d’écraser le mouvement lycéen. » Une « répression » qui « ne restera pas impunie», promet Louis Boyard, le président de l’UNL : «On a déposé une plainte avec la Ligue des droits de l’homme. »