20 Minutes

Kore-eda tout à son affaire

Le réalisateu­r japonais signe un film touchant et accessible avec «Une affaire de famille»

- Stéphane Leblanc

Un conte de Noël, Une affaire de famille ? Peut-être pas, mais on n’en est pas loin, tant ce drôle de film, léger et profond, se révèle tour à tour amusant, grave, touchant, injuste et bouleversa­nt. La fable sociale du Japonais Hirokazu Kore-eda se révèle sans doute la plus accessible des Palmes d’or de ces dernières années.

L’« affaire » du titre est plus sérieuse et moins pénible qu’on ne l’imagine. Aucune dispute n’est à attendre des membres de la « famille », saisis par leur rencontre avec une fillette maltraitée qu’ils vont adopter sans prévenir personne. Les héros, qui peinent à joindre les deux bouts, survivent de vols à l’étalage, entre autres petits (et gros) délits. Comme pour Nobody Knows (2003), son premier film primé à Cannes, Kore-eda s’est inspiré d’une famille qui a fait la une des journaux.

«Certains enjeux de l’intrigue étaient en place dès le départ, ponctués de réflexions qui me traversent l’esprit depuis dix ans, et d’autres se sont développés après le casting », raconte le cinéaste pour justifier la place centrale accordée à l’homme qui tente d’assumer son rôle de père (Lily Franky). Le film mêle toutes les génération­s, mais s’intéresse en particulie­r à Miyu Sasaki et Kairi Jyo, qui jouent la petite fille adoptée et le voleur à l’étalage, son aîné. C’est pour eux que l’on tremble quand ils ouvrent des voitures ou dérobent de la nourriture dans les magasins.

« La colère a été le sentiment moteur, qui m’a incité à adopter un point de vue plus large sur la société », explique Kore-eda. Enfance maltraitée, délinquanc­e, violence sociale : il y a chez le cinéaste japonais l’idée que la famille est le vecteur idéal pour parler des tabous sociaux. Comment vivre une existence heureuse quand on est confiné en marge de la société ? C’est la question que pose cette ode à une vie en dehors des sentiers battus. Les recettes des studios Disney ont dépassé 7 milliards de dollars. Entre dessins animés, super-héros Marvel et films de la saga « Star Wars », les studios Walt Disney ont connu une année faste en 2018, empochant 7,6 milliards de dollars (6,7 milliards d’euros) de recettes dans les cinémas du monde entier.

«La colère m’a incité à adopter un point de vue plus large sur la société.»

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Une série africaine sur Netflix en 2019. Netflix va diffuser sa première série africaine, « Queen Sono », avec l’actrice Pearl Thusi dans le rôle d’une espionne, en 2019. La série sera dirigée par l’acteur et metteur en scène Kagiso Lediga, a précisé Netflix.

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Le long-métrage a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes.
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