20 Minutes

« Je ne suis pas qu’une caméra »

Le réalisateu­r de la websérie sur l’OM « Objectif Match », Sébastien Iglesias, raconte comment il travaille au plus près des joueurs

- Propos recueillis, à Marseille, par Jean Saint-Marc

Sa voix grave, qu’il « force un peu », accompagne les supporters de l’OM depuis l’été 2012. Chaque semaine, Sébastien Iglesias raconte les coulisses de Marseille dans l’émission «Objectif Match» sur le site du club et sur YouTube. Pour 20 Minutes, le réalisateu­r sort de l’ombre et se confie sur son travail.

Est-ce difficile d’obtenir la confiance du staff de l’OM ?

En six ans, j’ai connu six entraîneur­s… On a eu de la chance, car on a toujours travaillé en confiance. J’en suis reconnaiss­ant car il y a eu des moments difficiles, et, dans ces moments-là, la caméra peut être très lourde… On a franchi un palier depuis l’arrivée de Rudi Garcia, qui est celui qui a le plus de curiosité et de respect pour notre travail. Alors qu’au début il était comme les autres : il n’adorait pas l’idée d’avoir une caméra en permanence dans son vestiaire.

Comment l’avez-vous convaincu ?

Ce qui lui a plu, c’est qu’on raconte le quotidien : les hauts, les bas… On aborde les mauvais moments, mais on ne cherche pas le buzz, on raconte le côté humain. Avec certains coachs, on était juste toléré… Là, on est vraiment accepté au sein du groupe.

Justement, comment se fait-on accepter par les joueurs ?

Je ne suis pas fan des grands chambardem­ents d’effectifs… Après la saison de Marcelo Bielsa, j’avais l’impression d’avoir changé de classe. Il faut regagner la confiance de chacun, aller voir les mecs qui peuvent être méfiants. J’ouvre le dialogue pour ne pas être qu’une caméra ! Si tu n’en es qu’une, c’est impossible. Une fois qu’ils ont compris notre mission et qu’ils voient que les anciens de l’équipe nous cautionnen­t et travaillen­t malgré notre omniprésen­ce, on disparaît dans le décor.

Est-ce plus compliqué de les filmer en période de crise ? C’est clair que je préfère raconter des victoires et choisir de belles petites musiques pour la fin de l’épisode. C’est plus compliqué quand ça ne va pas, mais on a appris à aborder la défaite, les échecs… Il y a toujours quelque chose à raconter.

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Sébastien Iglesias (à dr.) filme les entraîneme­nts et la vie des vestiaires.

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