20 Minutes

« J’ai commencé à chanter par hasard, vers 13 ans»

Dans son premier album, «Toï Toï», la chanteuse Suzane évoque des sujets de société

- Propos recueillis par Fabien Randanne

L’an passé, Suzane était l’artiste la plus programmée dans les festivals français. En faisant claquer sa voix assurée, teintée d’un accent avignonnai­s, sur des rythmes electro imparables, elle s’est mis le public dans la poche. Quelques jours avant la sortie de son premier album, Toï Toï, vendredi, la chanteuse de 29 ans s’est confiée à 20 Minutes.

A quand remonte votre goût pour la musique ?

J’ai rencontré la musique via la danse. Ma mère m’a emmenée par hasard dans le cours de danse classique de ma soeur. J’ai trouvé ça fascinant. A 7 ans, je me suis inscrite au conservato­ire d’Avignon, puis j’ai fait dix ans de danseétude­s. Vers 13 ans, j’ai commencé à chanter par hasard dans les vestiaires entre deux cours. Aujourd’hui, tous les arts que j’aime pratiquer s’assemblent.

Vous avez pourtant claqué la porte du conservato­ire. Pourquoi ?

J’avais oublié la notion de plaisir. Et à ce moment-là, j’ai perdu un ami dans un cours de danse, ça a été un peu violent [à une journalist­e de L’Obs, elle avait expliqué qu’un de ses camarades était décédé d’une rupture d’anévrisme en plein cours]. J’ai arrêté du jour au lendemain. Je pense que j’ai fait un petit burn-out. Comment avez-vous retrouvé le goût de la musique et de la danse ?

Un jour, j’ai décidé de monter à Paris, d’écrire mes chansons, d’arrêter de jeter tout ce que j’écrivais. J’ai repris confiance en moi. Retrouver un peu de liberté après le conservato­ire, ça m’a permis de débloquer plein de choses. Comment écrivez-vous ?

Mon oeil s’accroche sur un thème, sur un personnage, sur une discussion que je vais entendre qui va me chambouler. J’essaie de partir d’une anecdote et de faire en sorte que des gens puissent s’y reconnaîtr­e.

En France, les artistes ont parfois du mal avec le terme « engagé ». Quel est votre rapport à l’engagement ?

Je me sens surtout concernée avant d’être engagée. J’ai sorti récemment

Il est où le SAV ? [sur la crise environnem­entale] et je reçois beaucoup de retours de jeunes qui me disent avoir l’impression qu’ils n’ont pas d’avenir. Forcément, ça me touche.

Dans Anouchka, vous abordez l’homosexual­ité féminine…

Anouchka est une chanson qui compte beaucoup pour moi. J’ai mis longtemps à l’écrire. Anouchka est quelqu’un que je connais. Je n’avais pas envie d’abîmer cette histoire. Je reçois pas mal de messages de personnes se reconnaiss­ant en elle et me disant que cela a été plus facile pour elles de s’assumer. J’essaie de faire en sorte qu’il y ait moins de clichés autour de ça.

Rien que ça, c’est engagé…

Je ne m’en rends pas compte. Ce qui est important, c’est qu’on ne fasse pas comme si cela n’existait pas. J’aime bien montrer la différence et que ça parle à tout le monde. Je parle aux « différents » et à ceux qui les entourent aussi, à tout le monde.

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Suzane a rencontré la musique via la danse et aime assembler ces arts.

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