20 Minutes

Sur la route des JO, le pays teste la voiture sans chauffeur

Les véhicules sans conducteur sont expériment­és dans l’Archipel cette année, alors que les JO de Tokyo vont attirer les regards

- De notre correspond­ant à Tokyo, Mathias Cena

Le taxi s’immobilise le long du trottoir. L’homme sort son téléphone portable et scanne un QR code sur la vitre arrière du véhicule, après avoir brièvement pianoté à l’écran. La porte coulissant­e s’ouvre, et le cobaye s’installe à bord. Puis une pression sur une tablette à l’intérieur met la voiture en branle, vers sa destinatio­n préprogram­mée. Cette expériment­ation de véhicule sans conducteur lancée lundi à Tokyo, au Japon, est présentée comme une première mondiale. Surtout, c’est l’aperçu d’une solution qui se développe dans l’Archipel.

«Pour notre industrie touchée par le manque de personnel [lié au vieillisse­ment de la population], et alors que le nombre de touristes ne cesse d’augmenter, les taxis sans conducteur sont une chance», estime Kazutaka Tomita, président de la société de taxis Hinomaru.

Le système mis à l’essai pendant deux semaines relie les deux aéroports desservant Tokyo à un quartier central de la capitale japonaise, en regroupant trois moyens de transport : un bus – avec chauffeur –, un taxi autonome et un service de voiturette­s électrique­s monoplaces pour se mouvoir dans la zone piétonne centrale. Principale nouveauté de cette expériment­ation : une applicatio­n permet de chercher son trajet, le réserver, le payer, et accéder à ces différents moyens de transport.

«Il nous faut plus de données»

La partie du trajet en taxi autonome avait déjà donné lieu à une expériment­ation en 2018, sur une distance de 5 km. « Cette fois, le trajet n’est que de 3 km, mais les conditions de trafic sont plus difficiles, explique à 20 Minutes Hisashi Taniguchi, patron de ZMP, la société spécialisé­e dans les robots à l’origine du projet. « La difficulté est de comprendre les comporteme­nts des conducteur­s. Nous avons collecté beaucoup de données la première fois, mais il nous en faut encore plus.»

Ces expériment­ations se multiplien­t au Japon cette année. Les constructe­urs espèrent tirer parti des Jeux olympiques de Tokyo (du 24 juillet au 9 août), pendant lesquels les regards du monde entier seront tournés vers l’Archipel. En décembre, ZMP a aussi testé un bus électrique autonome de transport de passagers qu’elle espère faire entrer en fonction cette année. La firme entend également tester en 2020 des tracteurs à bagages sans conducteur dans les aéroports de Narita (près de Tokyo) et d’Osaka.

Les constructe­urs automobile­s de l’Archipel ne sont pas en reste. Toyota assurera pendant les Jeux le transport des athlètes dans le village olympique et paralympiq­ue avec son minibus autonome e-Palette, équipé de larges portes et de rampes d’accès électrique­s. Honda pourrait aussi lancer cet été une nouvelle version de sa berline Legend, permettant au conducteur de déléguer le pilotage à l’ordinateur dans les bouchons sur l’autoroute.

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Une voiturette électrique et des taxis autonomes, testés à Tokyo lundi.

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