20 Minutes

Les fans traduisent pour les fans

Des adeptes de la série diffusée sur France TV Slash conçoivent des sous-titres «sauvages» en anglais

- Mathilde Loire * Les prénoms de « Sara » et « Mélanie » ont été modifiés, à leur demande.

« OK, donc là il vient d’y avoir un clip ! Je ne m’y attendais pas, je pensais qu’il y aurait juste un nouveau clip à 7 h ce soir », s’exclame Sara* au milieu de l’interview. Ce « clip » dont elle parle, c’est une nouvelle séquence de l’épisode 6 de la saison 5 de la série Skam France, en cours de diffusion sur France TV Slash. A 20 ans, cette Canadienne est fan de Skam France. De Skam tout court, d’ailleurs. Elle a commencé par la série originale, la norvégienn­e. Elle a découvert Skam vers la fin de la saison 3 et a décidé de s’essayer à la traduction du français vers l’anglais lorsque la version française a été annoncée.

Une dizaine de traducteur­s

« J’étais dans un groupe Facebook de fans de la série originale. Quelqu’un a proposé de créer un groupe de traducteur­s pour la version française. Une personne qui avait traduit la série originale nous a montré comment faire. » L’équipe de traducteur­s a évolué au fil des saisons, mais ils sont aujourd’hui une dizaine. Ces sous-titreurs amateurs sont des « fansubbers », du néologisme anglais fansub, issu de la contractio­n de « fan » et de « subtitles » (sous-titres en français). Sara et son équipe ont un fonctionne­ment bien rodé : « Quand un clip sort, on le regarde, et les gens qui sont disponible­s – selon l’heure, le fuseau horaire – s’en chargent. Une première personne retranscri­t les dialogues, une autre traduit, et une troisième corrige.» Ces fansubbers d’âge divers – ils ont entre 19 et 40 ans – ont tous appris sur le tas à traduire, à incruster des sous-titres dans une vidéo, à la mettre en ligne… Ils postent leur travail sur un blog Tumblr, skamfrtran­slated. Ils ne sont pas les seuls à traduire Skam France pour le public étranger. Mélanie*, 18 ans, est étudiante en licence de langue. Elle a aussi découvert Skam avec la série norvégienn­e : « Quand je la regardais, devoir attendre une demi-journée pour comprendre une séquence de quelques minutes semblait insoutenab­le. » Elle estime aussi que « Skam est une série importante, avec un message qu’il faut à tout prix partager » (lire l’encadré). Car le fansubbing va bien au-delà de la simple traduction.

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Les traducteur­s veulent que Skam France soit accessible au public étranger.

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