Le procès du couple Fillon renvoyé à mercredi
Les avocats de la défense ont demandé le renvoi de la première journée d’audience, en soutien à leurs confrères grévistes
Cela n’aura pas duré plus de dix minutes. A peine le temps pour François et Penelope Fillon de décliner leur identité à la barre de la 32e chambre du tribunal judiciaire de Paris. Lundi, le procès de l’ancien Premier ministre, de son épouse et de son ancien suppléant Marc Joulaud, a été renvoyé à mercredi à la demande des avocats de la défense. « Je ne ferai pas un grand moment politique dans un tribunal qui en a déjà vécu suffisamment, a expliqué dans une formule malicieuse Antonin Lévy, l’avocat de François Fillon. Nous souhaitons témoigner notre sympathie envers nos confrères en grève. »
L’ex-Premier ministre tendu
Quelques heures plus tôt, de nombreuses robes noires bloquaient les accès au tribunal pour protester contre le projet de réforme du gouvernement, qui prévoit de rattacher les avocats au régime universel des retraites. Au côté de son épouse, Penelope, François Fillon est apparu tendu, se triturant les mains en attendant que l’audience commence. Accusé d’avoir salarié et rémunéré sa femme comme collaboratrice parlementaire quand il était député alors qu’elle n’exerçait pas réellement de fonctions, il encourt une peine de dix ans de prison et de lourdes amendes pour détournement de fonds publics.
Pour leur défense, François et Penelope Fillon ont annoncé leur intention de faire citer trois témoins : Sylvie Fourmont, la secrétaire historique de l’homme politique; Pierre Molager, un autre de ses anciens collaborateurs; et Igor Mitrofanoff, son ancienne «plume», qui était chargé d’écrire ses discours.