Retour en vitesse à 90 km/h
La limitation devrait être rehaussée sur 459 km de routes
L’expérimentation aura duré à peine un an et demi. Dès mardi, un panneau 90 km/h refera son apparition en Seine-et-Marne, précisément sur la D231, à Provins. Dans les semaines à venir, près de 700 autres seront installés sur 21 routes du département. Les 459 km de routes qui repasseront à 90 km/h (sur les 3 000 actuellement concernés par les 80 km/h) drainent, selon le département, les deux tiers du trafic.
Depuis fin décembre, la loi d’orientation des mobilités permet aux conseils départementaux de déroger à la règle des 80 km/h sur des axes à double sens et sans séparateur central. Dès la mi-janvier, la Seine-et-Marne a affiché son intention de revenir sur la loi de juillet 2018. « Quand on regarde l’accidentologie sur les secteurs dont on va rehausser la vitesse, on se rend compte que cette expérimentation n’a pas été concluante », indique Patrick
Septiers, le président (UDI) du conseil départemental. Contrairement au bilan national, qui met en lumière un effet immédiat de cette réforme – 206 vies ont été sauvées au cours de sa première année d’exploitation –, le bilan de la Sécurité routière en Seine-et-Marne, bien qu’il ne concerne pas uniquement le réseau secondaire, est plus contrasté. En 2019, 1 017 accidents ont été recensés, soit 59 de plus qu’en 2018. Le nombre de tués sur les routes est en très légère baisse (71 en 2019 contre 73 en 2018), celui des blessés a augmenté (1 392 contre 1 311). « La vitesse n’est pas l’unique motif d’accidents de la route, insiste Patrick Septiers. Dans de nombreux cas, l’alcool, le téléphone ou le non-respect de règles de base sont en cause. »
«A l’écoute des suggestions»
Une commission départementale doit se réunir ce lundi pour se prononcer sur ce retour à 90 km/h, d’abord sur les routes peu fréquentées. Une seconde réunion aura lieu dans le courant du mois pour les axes très fréquentés. Leur avis n’est que consultatif et ne devrait pas changer l’issue du projet. « On s’attend à avoir un avis négatif, on sait que c’est une consigne implicite du gouvernement, lâche le président du conseil départemental. On sera à l’écoute des suggestions. Si des ajustements pertinents sont proposés, on les prendra bien évidemment en compte. »