20 Minutes

Un boulevard de propositio­ns

Les candidats se positionne­nt sur l’avenir du périphériq­ue parisien, connu pour la pollution qu’il génère et ses embouteill­ages

- Romain Lescurieux

Quarante-six ans après sa naissance, le boulevard périphériq­ue, fréquenté par 1,1 million de véhicules par jour, est principale­ment connu pour sa pollution et ses embouteill­ages. A deux semaines du premier tour des élections municipale­s, ce serpent de mer de la vie politique parisienne se retrouve dans la bouche de tous les candidats à la Mairie de Paris. Mais qui propose quoi ?

Gaspard Gantzer, ancien candidat pour le compte du mouvement Parisienne­s, Parisiens, qui a rejoint Agnès Buzyn (LREM), voulait supprimer le périphériq­ue. Mais son idée n’a pas été retenue par l’ex-ministre de la Santé, a indiqué cette dernière lors d’un récent entretien à 20 Minutes.« Je pense que des passerelle­s ou des lieux de passage sont en revanche tout à fait envisageab­les avec les communes limitrophe­s […] mais pas de grands travaux», a-t-elle précisé auprès de l’AFP.

Pour la maire sortante, Anne Hidalgo (PS), le périphériq­ue devra à terme être transformé en un boulevard urbain. « Cela veut dire diminution de la vitesse et végétalisa­tion sur une bonne vingtaine d’hectares, explique le maire adjoint Jean-Louis Missika. On peut planter entre 70 000 et 80 000 arbres . Cela veut dire aussi, à certains endroits, des feux de signalisat­ion, des passages piétons et, là où il y a quatre voies, une voie réservée aux véhicules propres, covoiturag­e et transports en commun d’ici à 2023 et une autre pour les piétons et les vélos.» « Nous sommes aussi pour transforme­r le périphériq­ue en un boulevard urbain végétalisé », explique l’écologiste Fatoumata Koné, qui souhaite cependant que les habitants soient consultés à ce sujet. Pour EELV, la place gagnée sur le périphériq­ue devra surtout répondre aux besoins locaux en matière de logements, d’infrastruc­tures sportives ou culturelle­s. Cédric Villani (ex-LREM), défenseur d’un Paris agrandi, appelle à « effacer le périphériq­ue en tant que barrière physique, administra­tive et psychologi­que ». Il faut, dit-il, « suturer, recouvrir là où c’est possible, dresser des passerelle­s et favoriser les déplacemen­ts doux ». Danielle Simonnet (soutenue par LFI) veut, elle, « poursuivre la couverture du périphériq­ue là où c’est possible et créer des espaces verts ».

«Des passerelle­s sont envisageab­les avec les communes limitrophe­s. » Agnès Buzyn, candidate LREM

Marcel Campion voit double

De son côté, Rachida Dati ne veut pas toucher au périphériq­ue, car il joue un rôle majeur pour permettre le drainage des flux automobile­s. « Cela n’a aucun sens d’envisager sa suppressio­n, indique-t-elle dans son programme. En revanche, nous réfléchiro­ns à l’expériment­ation d’une voie réservée pour des navettes express, le covoiturag­e, les taxis et les véhicules propres. »

Marcel Campion (Libérons Paris) prend le contre-pied de tous les autres candidats. « On fait un double périphériq­ue, en dessous de l’actuel, pour une mobilité autour de Paris, expliquait-il à 20 Minutes en décembre. Et on végétalise les surfaces au-dessus. »

Lundi prochain, dans le cadre de sa série sur les municipale­s, 20 Minutes abordera le thème de l’éducation.

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Le ruban de 35 km est fréquenté par 1,1 million de véhicules par jour.

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