Feu vert pour Hidalgo
En obtenant un accord de coalition avec l’écologiste David Belliard, la maire socialiste s’ouvre un peu plus la voie vers une réélection.
Dernière ligne droite. Les candidats au second tour des municipales avaient jusqu’à mardi pour déposer leur liste. A vingt-cinq jours du scrutin, on y voit désormais un peu plus clair. En mars, la maire sortante, Anne Hidalgo (PS), est arrivée en tête (29,3%), suivie de la candidate LR, Rachida Dati (22,7 %), et de la candidate LREM, Agnès Buzyn (17,3 %). Plus de cent jours séparent le premier et le second tour de ces élections, perturbées par la crise du coronavirus. Dans ce contexte, les stratégies et les promesses ont été mises à rude épreuve.
Après de longues négociations, la liste Paris en commun d’Anne Hidalgo et les Verts, emmenés par David Belliard (10,8% des voix au premier tour), ont trouvé un accord de coalition dans la nuit de lundi à mardi. Un temps évoquées, les tractations et alliances par arrondissement entre LREM et LR ont de leur côté été abandonnées, tout comme un accord global entre les deux formations. A l’exception du 5e arrondissement, où un accord a été trouvé avec Florence Berthout (ex-LR et candidate d’Agnès Buzyn), qui sera candidate divers droite soutenant Rachida Dati, lors du second tour.
Longtemps attendu, approché et sollicité de part et d’autre, le candidat exLREM Cédric Villani (7,9 % des voix au premier tour) a assuré dimanche qu’il ne formerait « pas d’alliance » au second tour, ni avec Anne Hidalgo ni avec Agnès Buzyn et qu’il se maintenait dans le 14e arrondissement. Les écologistes et les socialistes sont finalement les seuls à avoir trouvé le précieux accord qui pourrait être synonyme de victoire d’Anne Hidalgo. Comme en 2014, l’exécutif parisien pourrait donc être mené par une large coalition de gauche composée de socialistes, de Verts, de communistes et d’élus affiliés au Parti radical de gauche (PRG). Contacté par 20 Minutes, l’entourage de David Belliard salue « un bel accord, arraché non sans mal, après de longues heures de tractation ». Les Verts ont obtenu dans ce deal, « en rupture avec la politique d’urbanisme menée ces dernières années », les garanties d’avoir une mairie d’arrondissement « verte », la remise à plat du projet Bercy-Charenton, des espaces verts, la suppression de la moitié des places de stationnement en surface, la piétonnisation des abords des 300 écoles les plus polluées, la suppression des publicités numériques, ou encore davantage d’élus verts au Conseil de Paris (environ 20 contre 16 en 2014). Et, enfin, un poste d’adjoint à la maire pour David Belliard ? « S’il le souhaite, c’est à lui de l’exprimer », a indiqué le directeur de campagne de la maire, Emmanuel Grégoire.
« Un bel accord, arraché non sans mal.»
Entourage de David Belliard