20 Minutes

Les jeunes surexposés au chômage

- Catherine Abou El Khair

Fin 2019, l’Insee estimait que 568 000 jeunes de moins de 25 ans, soit 19,2% d’entre eux, déclaraien­t chercher du travail. Avec la crise, selon les scénarios de l’exécutif, entre 165 000 et 320 000 jeunes supplément­aires pourraient être au chômage au second semestre 2020.

Selon le sociologue Emmanuel Sulzer, chargé d’études au Centre d’études et de recherches sur les qualificat­ions, l’emploi des jeunes sert de variable d’ajustement en période de crise : «L’alternance et l’apprentiss­age sont procycliqu­es : on en prend quand il y a des besoins. S’il y a un très fort ralentisse­ment de l’économie, alors il y a un coup d’arrêt.» Dans l’agricultur­e, l’industrie, la constructi­on ou l’hébergemen­t, ou même les arts et spectacles, les employeurs anticipent des chutes de contrats d’apprentiss­age allant de 15% à 35% en 2020, d’après le ministère du Travail. D’où le plan de relance de l’apprentiss­age annoncé début juin, qui vise à rendre ces contrats plus attractifs pour les employeurs.

Nouvelles formes de précarité

La situation des jeunes dans l’enseigneme­nt supérieur est moins nette. Cependant, l’Apec a constaté, fin avril, une chute de 69 % du nombre d’offres d’emploi pour les jeunes diplômés contre 62% pour les cadres. « La crise et ses conséquenc­es vont accroître les inégalités à l’intérieur des génération­s et faire naître de nouvelles formes de précarité, résume Antoine Dulin, qui représente les organisati­ons étudiantes et mouvements de jeunesse au Conseil économique social et environnem­ental. Des jeunes qui étaient sur le fil du rasoir risquent de tomber dans la grande pauvreté. »

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