20 Minutes

«On s’est trop impliqués pour lâcher»

Les membres de la Convention citoyenne pour le climat sont reçus ce lundi à l’Elysée

- Fabrice Pouliquen * Le prénom a été changé.

Ce week-end, les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, tirés au sort pour débattre de solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030, avaient un discours à préparer. Après avoir remis leur rapport le 21 juin à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, ils sont invités à l’Elysée ce lundi, en fin de matinée, par Emmanuel Macron, qui avait voulu cette convention comme une réponse à la crise des «gilets jaunes».

Neuf mois de débats

Que vont-ils lui dire? «C’est tout l’objet des chaînes de discussion­s que nous avons à 150 ces derniers jours, lance Lambert Allaerd, Lillois tiré au sort pour être l’un des six membres à prendre la parole devant le président. On ne va pas revenir en détail sur nos 149 propositio­ns. On n’aura pas le temps, et Emmanuel Macron les connaît déjà.» «L’idée est de revenir sur cette expérience et d’exprimer nos attentes», emboîte la Sarthoise Mélanie Cosnier, elle aussi tirée au sort.

Et puis rideau ? « Impossible, répond le Nantais William Aucant, lui aussi dans les 150. On s’est beaucoup trop impliqués dans cette mission pour qu’on puisse lâcher comme ça. » Un constat que dressent aussi Lambert, Mélanie ou encore Marie*, 34 ans,. Tous parlent de cette convention comme une expérience qui marquera durablemen­t leur vie, voire en changera le cours. «Une claque », évoque William Aucant. Lambert s’attarde plus, pour sa part, sur l’expérience de démocratie participat­ive vécue pendant neuf mois. «J’ai été témoin d’échanges d’égal à égal entre des personnes qui ne se seraient jamais parlé dans la vie normale, raconte-t-il. Et puis, il y avait ce côté assez fou de pouvoir lancer une idée et, tout de suite, jauger son acceptabil­ité sociale à travers les réactions qu’elle suscitait au sein de la convention [censée être le miroir parfait de la société française]. » Il résulte de ce travail un pavé de 400 pages dont Mélanie, Lambert, Marie et William se disent très « fiers ».

«Notre mission, désormais, est de partager notre expérience. » Lambert Allaerd, membre de l’associatio­n Les 150

Et l’aventure est loin de s’achever ce lundi. « La saison 2 commence », dit en souriant Mélanie Cosnier. La dissolutio­n de la convention, le 21 juin, a été suivie de la création d’une associatio­n, Les 150. «Cent vingt citoyens de la convention y ont adhéré», précise William Aucant. « Notre mission, désormais, est de partager notre expérience auprès des Français, résume Lambert Allaerd. Expliquer pourquoi nous sommes arrivés à ces 149 propositio­ns et inviter le plus grand nombre à débattre et réfléchir autour de ces mesures. »

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Des membres de la convention accrochent leur portrait à Paris, le 5 mars.

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