L’espoir europhile et libéral des Polonais
Le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, est qualifié pour le second tour de l’élection
«On ne peut pas vivre dans un tel état de tensions, de conflits et de crises. Ne me regardez pas comme un ennemi, car je ne le suis pas. » Alors qu’en Pologne le premier tour de l’élection présidentielle s’est tenu dimanche, le candidat du parti centriste Coalition civique, Rafal Trzaskowski (30,4% des suffrages, selon un sondage réalisé à la sortie des urnes) a tenté l’apaisement dans une lettre ouverte s’adressant aux membres et sympathisants du parti Droit et Justice. Au second tour, le 12 juillet, il espère battre leur propre candidat, le président sortant, Andrzej Duda (41,8%). Dans un tel contexte, Trzaskowski pourra-t-il l’emporter?
«Il a des positions centristes et se montre délicat dans son expression.» Pawel Stepien, politologue
A 48 ans, Rafal Trzaskowski suscite en tout cas l’espoir du côté des Polonais, qui en ont assez du pouvoir actuel. « Il sillonne beaucoup le pays. Ses images avec ses partisans passent bien à la télévision (…) Il bénéficie de l’effet de nouveauté, se montre ouvert, a des positions centristes et se montre plutôt délicat dans son expression publique », observe le politologue Pawel Stepien dans les colonnes du quotidien, classé à gauche, Gazeta Wyborcza. L’homme politique n’est pourtant pas dénué d’expérience. En 2013-2014, il a été ministre de l’Administration et du Numérique puis des Affaires étrangères du gouvernement de Donald Tusk, le très clivant ex-Premier ministre. Parlant l’anglais, le français, le russe et l’italien, ce diplômé du Collège d’Europe a été député européen entre 2009 et 2013. En France, il a d’ailleurs été chevalier de la Légion d’honneur pour avoir «oeuvré à la coopération franco-polonaise au plan européen ».
En octobre 2018, il remporte les élections municipales à Varsovie, la capitale polonaise. Il rafle 56 % des voix au premier tour et devient le maire de la capitale polonaise. Mais rapidement, Rafal Trzaskowski, raillé comme le «candidat de la Gay Pride» par ses opposants très à droite, clive l’opinion en signant en 2019 la « déclaration LGBT+ » contre l’homophobie. Il n’exclut pas, non plus, l’idée de restituer des biens juifs, un sujet politiquement sensible en Pologne.