20 Minutes

«20 Minutes» se mue en touriste de la tour Eiffel à Versailles

« 20 Minutes » a voulu savoir comment le public réinvestit les grandes sites parisiens

- Marjorie Le Meur

Regards en coin, signes de tête, sourires derrière les masques… Deux inconnus s’échangent leurs impression­s sur l’oeuvre qu’ils observent depuis plusieurs minutes. Nous ne sommes pas dans un film romantique, mais au Louvre. Depuis lundi, le musée accueille à nouveau du public, après des mois de fermeture due à l’épidémie de coronaviru­s.

« C’est le moment de venir »

« D’habitude, c’est impossible d’échapper au troupeau devant La Joconde, affirme Sophie, 20 ans, venue de l’Oise avec ses amies. Mais là, on a même plus besoin de faire la queue, il suffit de se mettre sur le côté et on peut l’apercevoir sans aucun souci!» Dans la salle des Caryatides, Michel, 50 ans, en revanche, ne peut s’empêcher de pester :

«Je pensais que je serais plus tranquille que ça…» Et comment est l’ambiance au château de Versailles, qui lui aussi a rouvert il y a peu?

« C’est un endroit que, habituelle­ment on n’aurait jamais visité en été, car il est impossible d’accès, indique Elodie, 28 ans. Là, on peut circuler sans être emporté par la foule. Ce matin, on était à peine 10 dans la galerie des Glaces ! » Au détour d’une allée, Brice, 22 ans, se félicite : «Avec la fermeture des frontières et l’absence de touristes, c’est vraiment le moment de venir. Pour s’approprier les lieux, c’est vraiment mieux. » Le temps est bon à Versailles. Il semble l’être tout autant aux abords de la tour Eiffel.

Plusieurs couples passent par les portiques de sécurité alors que la journée s’achève. « On a joué les romantique­s, sourit un couple. En fait, Madame n’était jamais montée! Et vu qu’il n’y a pratiqueme­nt que des locaux, on a voulu profiter de ce moment privilégié nous aussi.» Autant de témoignage­s enthousias­tes, ça ne cacherait pas quelque chose ?

«On peut pleinement profiter du site, mais, derrière ce calme persiste, je trouve, une inquiétude sous-jacente », confie Jason, 38 ans. Claudia opine : « C’est vrai, on continue à se méfier, on garde nos distances, on voit bien que la situation n’est pas rétablie, et c’est bien de ne pas l’oublier. »

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Une visiteuse au Musée du Louvre, le 6 juillet, date de sa réouvertur­e.

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