La piétonnisation fait école
Des zones interdites aux voitures ont été aménagées aux abords des établissements scolaires parisiens les plus pollués
Barrières, bacs à fleurs, plots, marquages au sol et agents de la ville en position… Mardi matin, jour de rentrée des classes, les enfants et parents des groupes scolaires de la rue Tandou, à Paris (19e), ont découvert leur « rue aux écoles ». Une zone interdite aux voitures. Soit une fermeture de trois axes routiers pour la protection de près de 800 élèves. C’était une promesse de campagne, un point d’accord de l’alliance scellée dans l’entre-deux-tours entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et les écologistes : la piétonnisation des abords des écoles les plus polluées. Après une expérimentation dans certaines zones, 122 écoles parisiennes sont désormais équipées d’abords « apaisés » avec une vitesse des véhicules réduite à 20 km/h pour une moitié d’entre elles ou bien interdites à la circulation – sauf pour les livraisons, comme dans la rue Tandou, où le stationnement est également prohibé.
La Ville a mis en place rapidement ces installations provisoires, qui seront par la suite pérennisées. « Les choses se mettent en place progressivement, explique sur place David Belliard, adjoint à la maire de Paris chargé de la transformation de l’espace public. Mais, déjà, les enfants et leurs parents peuvent occuper l’intégralité de l’espace sans être inquiétés. »
« Ici, ce dispositif est aussi une réponse à un grave accident de circulation qui a eu lieu, précise David Belliard. Il y a un an, dans cette rue, une fillette avait été percutée par une voiture. On a donc répondu à ce qui était une situation de dangerosité. Avant, ici, il y avait beaucoup de circulation. » Des parents d’élèves confirment. «C’est moins dangereux pour nos enfants et on respire mieux, affirme Karim. Je suis rassuré pour ma fille, qui va rentrer seule cette année. » Même son de cloche à quelques mètres. « C’est super !, se réjouit Dorine, mère d’une petite fille. Ici il y a des écoles partout. Maintenant, on peut être à pied sans être gênés par les voitures. »
La réflexion autour du dispositif des « rues aux écoles » va se poursuivre. « Il y aura une concertation avec les élus locaux pour savoir ce qu’on fait de ces espaces libérés de la voiture, explique David Belliard. On peut imaginer débitumer, faire des espaces verts, des jeux, des bancs… Le nombre d’usages possibles est vraiment important. On redonne de l’espace aux gens. » A terme, l’ensemble des écoles de la capitale seront étudiées pour accueillir un tel dispositif. La promesse de campagne visait en tout cas la piétonnisation des abords de 300 écoles à la fin du nouveau mandat d’Anne Hidalgo.
« C’est moins dangereux pour nos enfants et on respire mieux.» Karim, père d’élève