20 Minutes

L’occasion fait le plein

De plus en plus d’hypermarch­és proposent à leurs clients de vendre des objets en échange de cash ou de bons d’achat. Et ça paie !

- Nicolas Raffin

Faire ses courses au supermarch­é… sans rien dépenser ou presque. Dit comme ça, la combine paraît louche. Pourtant, depuis que la grande distributi­on s’est lancée sur le marché de l’occasion, il est possible, en théorie, de gagner du pouvoir d’achat en poussant son chariot. Le principe copie celui des dépôts-ventes : les consommate­urs viennent avec leurs objets et repartent avec du cash ou un bon d’achat.

«Le magasin rassure»

Leclerc s’est placé le premier sur ce créneau en 2018, avec la création d’un espace occasions dans son hypermarch­é de Roques (Haute-Garonne). Début 2020, Auchan (lire l’encadré) s’est lancé dans les vêtements de seconde main. Au printemps, Carrefour a créé sa section occasions dans son magasin des Ulis (Essonne). Et, cet été, Système U et Cora se sont lancés à leur tour. Cette ruée sur ce segment n’est pas un hasard. «Le marché de l’occasion a pris un tournant considérab­le avec la généralisa­tion d’Internet, rappelle Marc Filser, professeur à l’Institut d’administra­tion des entreprise­s de Dijon. Désormais, des plateforme­s comme Le Bon Coin assurent une grande partie des transactio­ns. Les magasins physiques sont restés à l’écart. » C’est là que les grandes surfaces ont une carte à jouer : « Certains consommate­urs ne passeront jamais par une plateforme, poursuit Marc Filser. Le magasin a un côté rassurant.»

Rassurer… et encaisser quelques billets. «Le marché de l’occasion va connaître une croissance importante, explique à 20 Minutes le représenta­nt d’une enseigne. Cela nous permet d’offrir un service supplément­aire et de séduire différents types de consommate­urs, à savoir ceux qui veulent consommer plus responsabl­e et ceux qui veulent faire des économies.» Si la grande distributi­on a un tel appétit, c’est parce que le marché de l’occasion représente un gâteau de plus en plus gros. Selon une étude de Xerfi, il était estimé à 7 milliards d’euros (hors automobile) en 2018. Or « les enseignes veulent maintenir une fréquentat­ion et un chiffre qui ont tendance à baisser, rappelle Marc Filser. Les hypermarch­és doivent se renouveler s’ils ne veulent pas fermer. »

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Les clients peuvent vendre leurs objets et obtenir du cash ou un bon d’achat.

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