Des accidents de vélo à la chaîne
Le nombre de cyclistes blessés a augmenté de 30% à Paris depuis le début de l’année
Plus nombreux dans les rues de Paris… et dans les hôpitaux. Sur les huit premiers mois de l’année, 580 cyclistes ont été victimes, selon la préfecture de police, d’un accrochage ou d’une chute ayant nécessité une intervention médicale. Soit une hausse de 30 % par rapport à 2019.
«Cela va des grosses égratignures à des fractures ouvertes et multiples.» Thierry Begué, chirurgien
Et la tendance semble se confirmer : le nombre de blessés à vélo a augmenté de 70 % en août. « Depuis quelques semaines, nous constatons une hausse importante des interventions pour des accidents graves», confirme la porte-parole de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), la lieutenante-colonelle Claire Boët. Dans son service de chirurgie orthopédique de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine), le Pr Thierry Begué estime recevoir chaque semaine, depuis le déconfinement, entre 10 et 15 patients pour des blessures liées à la pratique du vélo : des cyclistes ainsi que des piétons renversés par ces derniers. Soit 40 ou 50% de plus que l’an dernier, estime-t-il. « Cela va des grosses égratignures à des fractures ouvertes et multiples», précise-t-il.
Cette augmentation des accidents est à mettre en relation avec la démocratisation de la pratique. Entre la grève des transports à la fin de l’année 2019 et le déconfinement, le vélo permet à nombre de Franciliens d’éviter les transports en commun. Le nombre de passages enregistrés sur les pistes cyclables parisiennes a bondi de 66% entre la fin du confinement et le début du mois d’août par rapport à 2019.
«L’augmentation du nombre d’accidents de vélo est toutefois inférieure à celle du trafic cycliste», note JeanSébastien Catier, le président de l’association Paris en selle. L’arrivée de l’automne fait craindre une explosion des accrochages. « L’an dernier, au moment des grèves des transports, nous avons été confrontés à une importante augmentation des accidents de vélo », se remémore la porte-parole de la BSPP. Une hausse qu’elle impute à la mauvaise météo et aux journées plus courtes – donc aux trajets dans l’obscurité. Pour limiter les accidents, le président de Paris en selle insiste sur la nécessité de séparer les voies cyclables de celles réservées aux voitures : « La majorité des accidents graves sont causés par des collisions avec des voitures ou des camions. »