20 Minutes

«Ça permet d’éviter le McDo»

«20 Minutes» a rencontré des étudiants qui bénéficien­t des repas complets à 1€

- Delphine Bancaud

«T’as envie de manger quoi ce midi?», « Ça sent les frites ». Mercredi, les discussion­s des étudiants dans la file d’attente du restaurant universita­ire (RU) Mabillon à Paris (6e) donnent l’eau à la bouche. Ils sont venus nombreux de l’université Paris-Descartes, de la Sorbonne, de l’Institut catholique, de l’Ecole des mines, de Sciences po… Pour certains, ce déjeuner sera d’autant plus savoureux qu’il ne coûtera pas cher. Depuis le 1er septembre, les étudiants boursiers paient 1 € leur repas au Crous et non plus 3,30 €, « sachant que le coût de revient d’un repas est de 6,60 €», commente Dominique Marchand, présidente du Cnous.

«Ça m’a incitée à venir»

Cette mesure sociale avait été annoncée par le Premier ministre, Jean Castex, lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée générale, le 15 juillet. Le gouverneme­nt a débloqué 50 millions d’euros pour financer ce dispositif visant à aider les étudiants fragilisés depuis le début de la crise sanitaire par la perte de petits jobs et par la difficulté de leurs parents à leur donner un coup de pouce financier. « Ces repas à 1 € pourraient bénéficier à 750 000 étudiants boursiers. Nos projection­s prévoyaien­t une hausse de 20 % de la fréquentat­ion des RU grâce à cette mesure. Mais elles risquent d’être revues à la baisse en raison de la fermeture de certains établissem­ents du supérieur, à cause de l’épidémie », explique Dominique Marchand. Reste que, ce mercredi-là, la file d’étudiants affamés est longue. Et la bonne nouvelle sur les repas à 1 € s’est répandue comme une traînée de poudre. « C’est sûr que ça m’a incitée à venir, lance Lou, en L1 de sciences économique­s et politiques à l’Institut catholique. Je peux m’offrir une entrée, un plat et un dessert pour 1 €. C’est la solution la plus rentable et ça permet d’éviter le McDo. » Son amie Anaïs, inscrite dans la même formation,

«Je vais pouvoir manger plus de légumes. »

Anaïs, étudiante

compte aussi fréquenter davantage le RU cette année : « Je n’aurais jamais pu m’offrir un repas équilibré à ce tarif, même chez moi. Je vais pouvoir manger plus de légumes. » Même enthousias­me chez Valentin, élève à l’Ecole des mines, devant son assiette de frites : « Venir déjeuner ici à ce tarif, ça me permet de manger des plats que je ne me cuisinerai­s pas moi-même et de ne pas faire la vaisselle. »

Pas la peine de préciser au caissier du RU qu’ils sont boursiers : « Il leur suffit de présenter leur carte [de cantine] et le tarif à 1 € s’applique automatiqu­ement, explique Olivier Houdeville, gestionnai­re du RU Mabillon. Cela évite que les étudiants bénéficiai­res de la mesure se sentent stigmatisé­s. »

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Au restaurant universita­ire Mabillon (6e), les boursiers sont nombreux.

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