20 Minutes

Trois ans après le meurtre de son épouse, Alexia, Jonathann Daval comparaît devant les assises

Procès Jonathann Daval comparaît à partir de ce lundi pour le meurtre de son épouse, Alexia, fin 2017

- Thibaut Chevillard

«Je soupçonne tout le monde, sauf Jonathann.» Ce 29 janvier 2018, Isabelle Fouillot confie son étonnement aux gendarmes de la section de recherches de Besançon, qui ont arrêté et placé son gendre en garde à vue. Elle en est convaincue : cet informatic­ien de 34 ans, qu’elle considère «comme un fils», n’a pas pu tuer sa fille Alexia, 29 ans, qu’il fréquente depuis une dizaine d’années. Pourtant, le lendemain aprèsmidi, confronté aux preuves recueillie­s, Jonathann Daval passe aux aveux. « Je n’ai pas voulu ce qui est arrivé », lâchet-il en pleurs aux enquêteurs. Durant cinq jours, à partir de ce lundi, Jonathann Daval comparaît devant la cour d’assises de Vesoul (HauteSaône) pour meurtre sur conjoint. Un crime qu’il a feint de ne pas avoir commis durant plusieurs mois, pleurant la mort de son épouse au côté de ses beaux-parents. Son projet consistait à faire croire qu’Alexia avait été tuée par un rôdeur alors qu’elle faisait son jogging, dans la matinée du 28 octobre 2017. Personne, pensait-il, ne pourrait le soupçonner, lui, le jeune homme calme et discret qui passait pour le «gendre idéal ». Deux jours plus tard, des élèves gendarmes qui ratissent le bois de la Vaivre, à Esmoulins, découvrent le corps d’Alexia, partiellem­ent calciné et dissimulé sous des branches. L’autopsie révèle qu’elle a reçu de nombreux coups au visage avant d’être étranglée, ce qui a provoqué son décès.

A la veille du procès de Jonathann, les parents, la soeur et le beau-frère d’Alexia sont « calmes et déterminés, explique à 20 Minutes leur avocat, GillesJean Portejoie. Ils ne l’ont pas revu depuis la reconstitu­tion du meurtre, ils sont impatients de lui poser des questions. La plus belle des excuses sera de nous dire pourquoi celui qu’on a considéré comme un fils a pu en arriver là. » Selon lui, le procès devra aussi permettre d’évoquer les « quelques zones d’ombre qui restent» dans cette affaire : « Quid d’une complicité ? Peut-on évoquer une préméditat­ion ? »

«En effet, tout n’est pas dit dans le dossier de Jonathann Daval », raconte Randall Schwerdorf­fer, l’avocat du jeune homme. Il s’est exprimé assez peu, notamment sur le passage à l’acte. Il y est prêt aujourd’hui, mais il fallait du temps pour que sa position évolue, pour qu’il puisse s’ouvrir au débat et être capable de répondre au mieux aux questions qui lui étaient posées. Ce qui n’a pas toujours été le cas.» «Fatigué, angoissé et stressé », Jonathann Daval « appréhende énormément le procès» et le fait de se retrouver face à la famille d’Alexia, confie son avocat. « Les premières minutes vont être extrêmemen­t difficiles émotionnel­lement. » Il encourt la réclusion à perpétuité.

«Les premières minutes vont être difficiles émotionnel­lement. »

Randall Schwerdorf­fer, l’avocat de Jonathann Daval

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Jonathann (2e à g.) avec les parents d’Alexia Daval, en novembre 2017.

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