«Un engouement pour le vélo, mais...»
Dany Nguyen-Luong, de l’Institut Paris Région, évoque l’évolution des déplacements des Franciliens ces derniers mois
Confinement, déconfinement, couvrefeu, reconfinement… Les déplacements des Parisiens et des Franciliens n'ont jamais été aussi compliqués que ces derniers mois. Pour y voir plus clair, et pour la première fois, l'Institut Paris Région a décidé de rassembler les informations les plus actualisées sur l'évolution de la mobilité dans la région. « Les données seront ensuite mises à jour une fois par mois, avec une analyse approfondie tous les trimestres », annonce auprès de 20 Minutes Dany Nguyen-Luong, directeur du département mobilité à l'institut.
Quelles grandes tendances de déplacements peut-on observer depuis le premier confinement ?
On observe, depuis la fin du premier confinement, une remontée progressive de la fréquentation des transports en commun, avec une stabilisation à 65% en septembre. Et, sans le rebond épidémique, cette remontée aurait continué, sans toutefois retrouver une fréquentation normale d'avant-Covid-19, vu les pratiques de télétravail qui se développent.
Ces derniers mois, nous avons beaucoup parlé du développement de la pratique du vélo dans la capitale…
Il y a un vrai engouement pour le vélo, mais il faut le tempérer. Il tend en effet à s'affaiblir avec le mauvais temps. A noter aussi que, sur la période de pointe du matin, la croissance est plus faible qu'à la journée. Cela veut dire que ce n'est pas le trajet domicile-travail qui a le plus bénéficié de l'usage du vélo. Mais plutôt d'autres motifs de déplacement, comme le loisir.
Qu’en est-il du covoiturage, qui semble être en chute libre ?
Les trajets en covoiturage étaient marginaux avant le Covid-19. Ils ne représentaient que 5 000 trajets par jour en Ile-de-France sur les 15 millions de déplacements en voiture quotidiens. Il y a eu un pic à 18 000, durant la période de grèves, l'hiver dernier, mais ça a chuté durant le confinement et ça a du mal à reprendre. C'est devenu insignifiant, avec 500 trajets par jour, notamment car ces déplacements ne sont plus subventionnés par Ile-de-France Mobilités. Par ailleurs, il y a la crainte de partager un véhicule avec un inconnu.