20 Minutes

Reportage chez Tech’air et ses employés plus mobilisés que jamais

Cet ingénieur a créé une roue électrique à fixer sur les fauteuils roulants. Elle soulage les accompagna­teurs de personnes à mobilité réduite

- Lise Garnier

Etre ensemble, et ce peu importe la distance. Tel est le rêve d’Eric Beau. Un rêve qu’il a concrétisé en 2019, avec son premier prototype de roue électrique. Le principe est simple : « L’aidant monte sur la roue qui se fixe au fauteuil roulant et le transforme en tricycle motorisé », décrit son inventeur, déjà lauréat du grand prix du concours Lépine en 2017 pour son concept de caravane extensible.

Son nouveau dispositif était à l’origine destiné à son fils, handicapé et non autonome. « Il ne peut pas se déplacer seul en fauteuil et, en vacances, les loueurs n’ont pas de vélos adaptés. On devait se promener à pied et le pousser, se souvient Eric Beau. C’était fatigant et les balades étaient courtes. J’ai conçu cette roue pour aller plus loin. » Son invention se fixe à tous types de fauteuils « en moins de dix minutes et elle rentre parfaiteme­nt dans le coffre d’une voiture». L’engin de 20 kg, devenu tricycle, dispose d’une autonomie de 70 km et peut parcourir les chemins de forêt et autres sentiers à une vitesse pouvant atteindre les 10 km/h. Grâce à un guidon fixé au dos du fauteuil, l’accompagna­teur freine et accélère à sa guise. Après avoir breveté son invention, Eric Beau entend faire homologuer sa roue électrique «pour demander une prise en charge par la Sécurité sociale». Aujourd’hui, un tel dispositif coûte 3 900 €, «mais si je le commercial­ise en quantité, le prix de vente baissera», informe-t-il. Et l’ingénieur semble bien parti puisqu’il dispose déjà de la main-d’oeuvre et de l’équipement nécessaire à la production : «J’ai créé en 2012 la société Beauer pour vendre des caravanes extensible­s. Je peux donc profiter de mon entreprise, basée à Cholet [Maine-et-Loire], pour fabriquer l’objet.»

Au profit du plus grand nombre

Eric Beau ajoute : « Je veux que mon produit reste français. C’est le cas de la structure, seule la roue électrique est importée de Chine, car il n’existe pas de fabricant en Europe. » Après avoir constaté l’enthousias­me de son fils, l’inventeur a voulu mettre ses compétence­s au profit du plus grand nombre. Même si son produit est destiné avant tout aux personnes dépendante­s à mobilité réduite, il « peut aussi être utilisé pour des personnes âgées ». Eric Beau a également un autre exemple en tête : « Je me souviens d’une femme dont le mari, non autonome, pesait 100 kg, et elle, seulement 50. Sans la roue, elle ne pouvait pas le pousser. Cet équipement lui a changé la vie. » Prochaine étape : adapter la roue électrique à la neige grâce à des chaînes. «Les tests commencero­nt sûrement cet hiver », confie l’inventeur.

« L’appareil peut aussi être utilisé pour des personnes âgées. » Eric Beau, ingénieur

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Le dispositif coûte 3 900 €, mais son concepteur veut réduire le prix de vente.

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