20 Minutes

Le procès reprend sans le principal accusé

Attentats de 2015 Ali Riza Polat assistera par visioconfé­rence à l’audience ce lundi

- Caroline Politi

Aller au bout, coûte que coûte. Après trois semaines de suspension, le président de la cour d’assises spéciale de Paris, Régis de Jorna, a annoncé aux différente­s parties que le procès des attentats de janvier 2015 reprendrai­t ce lundi, et ce, même si l’état de santé du principal accusé, Ali Riza Polat, ne lui permet pas d’assister aux audiences. Le Franco-Turc de 35 ans, jugé pour complicité de crimes, avait été déclaré positif au Covid-19 le 31 octobre, entraînant la suspension du procès. Sa « participat­ion par visioconfé­rence est toutefois possible », a indiqué le magistrat dans un courrier envoyé aux avocats.

Ce dispositif s’est largement développé dans les juridictio­ns depuis le premier confinemen­t, mais il n’était jusqu’à présent pas autorisé pour les procès d’assises. Jusqu’à une ordonnance présentée mercredi par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti. Le texte introduit une exception, qui semble avoir été écrite pour le procès des attentats. «Les dispositio­ns du présent article ne sont applicable­s devant les juridictio­ns criminelle­s qu’une fois terminée l’instructio­n à l’audience.» Comme c’est donc le cas ici.

Des droits « bafoués »

« Qu’un ancien avocat, devenu garde des Sceaux, puisse ainsi bafouer les droits de la défense est une honte, a fustigé Isabelle Coutant-Peyre, l’avocate d’Ali Riza Polat. C’est d’autant plus inacceptab­le que sa contaminat­ion est de la responsabi­lité de cette cour d’assises, où il a été contaminé. » Le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistratu­re ont indiqué leur intention de déposer un recours devant le Conseil d’Etat. Mais ce dernier ne sera, quoi qu’il arrive, pas suspensif. Si son état de santé ne s’améliore pas, Ali Riza Polat, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, pourrait apprendre le verdict depuis sa cellule. «Qu’est-ce qu’il y a comme solution ?, a justifié dimanche le garde des Sceaux sur BFMTV. On attend que la justice tourne, il faut savoir ce qu’on veut. »

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Les débats ont été suspendus trois semaines au tribunal de Paris.

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