20 Minutes

Y aura-t-il de la dinde à Noël ?

Du fait du reconfinem­ent, l’incertitud­e règne sur les mets qui seront disponible­s sur les étals pendant les fêtes

- Romarik Le Dourneuf

Confiné ou non, Noël aura bien lieu. Qu’en sera-t-il, pour autant, des traditionn­els mets de fin d’année, le premier confinemen­t ayant donné lieu à des ruptures pour certains produits?

Les bulles. Boisson de célébratio­n par excellence, le champagne a beaucoup souffert de la crise du Covid-19. Avec l’annulation de la quasi-totalité des commandes de l’événementi­el, la fermeture des restaurant­s et la difficulté pour les particulie­rs d’organiser des fêtes, le secteur estime ses ventes à 210 millions de bouteilles pour l’année 2020, soit près de 30% de pertes par rapport à 2019 (300 millions de bouteilles). Mais, puisqu’il s’agit d’un vin de garde, c’est-à-dire qu’il est mis en vente après une longue période passée en cave, les plus «jeunes» ont été récoltés il y a plus de quinze mois.

VAutrement dit, bien avant le début de l’épidémie de coronaviru­s. Il sera « facile de trouver du champagne, car les cavistes restent ouverts pendant le confinemen­t, comme la grande distributi­on», estime Vincent Perrin, directeur général du Comité champagne.

Le foie gras. Le marché de ce mets pâtit de la fermeture des restaurant­s, puisque la restaurati­on représente 40% des ventes. Le secteur craint que la poursuite du confinemen­t n’entaille encore plus le chiffre d’affaires des producteur­s : 75% des 16000 t produites chaque année sont écoulés pendant les mois de novembre et décembre. Or, si la production a été réduite de 13% depuis le début du premier confinemen­t, cela ne comble pas les ventes perdues avec la restaurati­on. Il y aura donc du foie gras sur les étals. Pendant les fêtes, et bien après. «Mi-cuit, on

Vpeut le consommer pendant un an, rappelle Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofe­ssionnel du foie gras. En conserve, on peut le garder jusqu’à quatre ans.»

La dinde. Les éleveurs, qui en fournissen­t 40 millions par an (mâles et femelles confondus), sont plus optimistes que d’autres secteurs : en effet, la production de dindes entières n’a pas été trop perturbée par la crise sanitaire. « S’il s’avère que c’est trop [copieux] pour le repas de Noël, il existe de multiples moyens de cuisiner les restes, explique Yann Brice, directeur du Comité interprofe­ssionnel de la dinde française. Tous les morceaux

Vpeuvent être valorisés. On demande à son boucher des escalopes, des filets, des cuisses, et même de la rôtir. »

Le saumon. L’exception : pendant les deux confinemen­ts, la consommati­on de saumon fumé a augmenté de 10,7 %. Des achats « plaisirs » qui ont pu compenser, en partie, la restaurati­on commercial­e, très à la peine. Le conseil de Pierre Commère, délégué général de l’industrie du poisson : « S’y prendre à l’avance pour l’acheter ou le commander. Ce produit rencontre toujours un franc succès à l’approche du jour J, et les rayons pourraient en souffrir alors que les stocks sont pleins.»

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Les éleveurs de dinde française sont optimistes pour cette fin d’année.

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