Davantage d’habitats propres pour réduire l’empreinte carbone
Les ministres de l’Ecologie et du Logement ont présenté de nouvelles normes
A quoi ressembleront les bâtiments de demain? Mardi, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, ont présenté les nouvelles normes thermiques de construction des bâtiments neufs comme « une révolution ». Ces normes étaient jusque-là compilées dans la RT (réglementation technique) 2012, en vigueur depuis le 1er janvier 2013. Elle va laisser sa place à la RE (réglementation environnementale) 2020 à l’été 2021. L’objectif affiché est de réduire l’empreinte écologique de toutes les constructions qui sortiront de terre d’ici à 2050. L’enjeu est de permettre à la France d’atteindre à cet horizon la neutralité carbone, ce point d’équilibre qui implique qu’un bâtiment n’émette pas plus de gaz à effet de serre qu’il est capable d’en capter et stocker.
Le gaz naturel dans le viseur
Afin que les bâtiments de demain consomment le moins d’énergie possible, la RE2020 s’appuie sur un nouvel indicateur, le Bbio. Il traduit les besoins en énergie d’un bâtiment pour rester à une température confortable. «Par rapport aux exigences de la RT2012, le seuil maximal pour le besoin bioclimatique sera abaissé de 30% pour tous les logements individuels et collectifs», a annoncé Barbara Pompili.
Les besoins énergétiques des bâtiments de demain ne seront pas nuls pour autant. La RE2020 vise alors à ce que l’énergie utilisée soit la plus décarbonée possible. C’est l’autre grand objectif de cette nouvelle réglementation : « sortir des énergies fossiles dès 2024 ». Avec dans le viseur, notamment, le gaz naturel. Pour la première fois, la RE2020 fixera un seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre des consommations d’énergie. En maison individuelle, où les solutions non fossiles sont courantes et maîtrisées (notamment la pompe à chaleur ou le chauffage biomasse), le seuil sera fixé à 4 kg de CO2 / m2 par an dès l’entrée en vigueur de la RE2020. «Ce seuil très bas exclut de fait des systèmes utilisant exclusivement du gaz », a précisé Barbara Pompili. Avec d’importants gains d’émissions de gaz à effet de serre à la clé ? « Alors qu’une maison moyenne existante chauffée au gaz émet près de 5 t de CO2 par an, la même maison aux normes RE2020 émettra moins de 0,5 t, a illustré la ministre. Si l’on prend un équivalent en kilomètres parcourus en voiture, c’est 40 000 km dans un cas, moins de 4 000 dans l’autre. »