20 Minutes

Opération reprogramm­ations

L’associatio­n RoseUp a lancé une plateforme de soutien pour les personnes atteintes du cancer

- Anissa Boumediene

Comme lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, les hôpitaux ont fait face à un afflux massif de patients depuis le début de la seconde vague. Les établissem­ents ont dû, de nouveau, « déprogramm­er » opérations, actes médicaux et consultati­ons. Au grand dam des patients, notamment ceux qui se battent contre le cancer. Une situation insupporta­ble pour l’associatio­n de patients RoseUp, qui accompagne les malades du cancer et qui a lancé au reconfinem­ent « une plateforme de déclaratio­n permettant aux patients de documenter les reports, annulation­s dont ils sont victimes», explique Céline Lis-Raoux, directrice de l’associatio­n. L’objectif : offrir une écoute et tenter d’obtenir des reprogramm­ations rapides.

«Pertes de chances»

Parmi les actes déprogramm­és, «il y a des imageries, des chirurgies de reconstruc­tion – jugées esthétique­s donc non urgentes – ou encore l’annulation d’interventi­ons sur des femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2, qui prédispose­nt à un risque très élevé de développer un cancer du sein ou des ovaires», énumèret-elle. Or, «quand une femme prend la décision de se faire retirer les seins, ce n’est pas anodin, il y a une grosse préparatio­n physique et mentale, souligne Céline Lis-Raoux. Et, les études le montrent, les actes et interventi­ons reportées entraînent par mois de retard un cumul de pertes de chances à cinq ans pour les patientes.» L’une des grandes victoires de l’associatio­n, «c’est d’avoir obtenu la reprogramm­ation de 90% des interventi­ons BRCA, se réjouit la directrice, en organisant les opérations dans d’autres régions moins en tension. » « Cette deuxième vague est une période difficile, et on a autant que possible mis des rustines, assure Céline Lis-Raoux. Maintenant que le pic a été franchi, on attend des reprogramm­ations massives.» Sur le terrain, les hôpitaux publics commencent une « reprogramm­ation très prudente des activités chirurgica­les et médicales hors Covid-19», observe la Fédération hospitaliè­re de France.

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L’associatio­n tente d’éviter la déprogramm­ation d’actes chirurgica­ux.

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