Galtier n’a pas loupé le coach
Football L’ancien manageur des Verts a encore passé un cap à Lille, avec qui il affronte le Milan AC, ce jeudi (19 h), en Ligue Europa
A l’écouter, Christophe Galtier n’est pas homme à s’endormir sur les compliments. «Pas le style de la maison», prévenait-il après avoir vu son équipe battre Lorient (4-0), dimanche. Pourtant, ils tombent comme à Gravelotte. L’hommage le plus touchant, signé Bernard Caïazzo, son ancien président à Saint-Etienne : «Dans le milieu du foot, il y a des tordus, il y a des salopards, mais il y a aussi des gens qui prouvent que ça vaut la peine d’être dans ce milieu. C’est le cas de Christophe. C’est vraiment quelqu’un de fiable et de bienveillant. Heureusement qu’il y a des gens comme ça dans le foot.» Un entraîneur du genre à demander la bénédiction d’Alain Perrin, avant d’accepter de prendre sa relève à Sainté. Du genre à payer le restau à un groupe de supporteurs stéphanois dépités par le report d’un match au dernier moment.
Du genre, encore, à verser sa prime de maintien aux petites mains de l’ASSE en fin de saison. La personnalité chaleureuse de Galtier en a séduit plus d’un.
Alain Perrin a collaboré pendant cinq ans avec lui, des Emirats à SaintEtienne, en passant par Sochaux et l’OL. «Christophe avait ce côté convivial et ouvert qui permet d’établir un bon relationnel avec les joueurs, rapporte le désormais consultant pour Téléfoot. C’est lui qui cimentait le groupe derrière notre duo. » Galtier a néanmoins mis du temps à se convaincre qu’il avait envie d’être n° 1.
Suivront sept ans merveilleux. Les plus beaux depuis l’époque Manufrance. Un trophée, la Coupe de la Ligue 2013, que le club attendait depuis 1981, et quatre qualifications européennes successives. D’abord capable de tout gérer à SaintEtienne, il se montre aujourd’hui très à l’aise à bord de la F1 lilloise conduite par Gérard Lopez et Luis Campos. Comme presque tous nos interlocuteurs, Alain Perrin a envoyé un texto de félicitations à son ancien adjoint lors de la victoire (0-3) de Lille à Milan, il y a quinze jours. Le retour à PierreMauroy, ce jeudi (19 h), peut entériner l’idée de la consécration. Sous contrat jusqu’en 2022, l’entraîneur lillois sait qu’il a une cote d’enfer sur le marché.
Il y a le serpent de mer marseillais, bien sûr, mais on voit mal ce que gagnerait Galtier à plonger dans ce bourbier. Quant au projet lyonnais, est-il aujourd’hui plus kiffant que le projet lillois? En fait, l’intéressé semble rêver de Liverpool, le club qu’il a choisi pour sa semaine d’étude à l’étranger lorsqu’il a passé le diplôme d’entraîneur.
Alain Perrin, lui, croit savoir que Galtier a déjà eu deux ou trois appels du pied de l’Italie, et qu’un grand club de Serie A ne le laisserait pas indifférent. Avant d’évoquer une piste plus couillue : «Si Deschamps s’en va, je pense que c’est un candidat sérieux à l’équipe de France après la Coupe du monde 2022.»
L’entraîneur lillois sait qu’il a une cote d’enfer sur le marché.