20 Minutes

L’ancien président Valéry Giscard d’Estaing brillait sur le terrain de la communicat­ion et de l’image

Décédé mercredi à l’âge de 94 ans, l’ex-président a beaucoup joué avec son image et sa communicat­ion lors de sa campagne de 1974

- Anne Demoulin

Valéry Giscard d’Estaing avait le sens du coup médiatique. Malgré son allure qui semble aujourd’hui guindée, l’ancien président de République, décédé mercredi à l’âge de 94 ans, a filé un sacré coup de jeune à la communicat­ion politique. Lors de sa campagne présidenti­elle en 1974, celui qui allait devenir alors le plus jeune président la Ve République innove, en intégrant deux publicitai­res dans son équipe. 20 Minutes revient sur trois moments où VGE a maîtrisé l’art du buzz.

Quand Giscard mêlait fantasme et réalité. Lady Di parmi les conquêtes de VGE? Une folle rumeur lancée par le roman de l’ancien président de la République La Princesse et le Président, sorti en 2009 aux éditions de Fallois, qui raconte la passion amoureuse entre un homme d’Etat français, Jacques-Henri

Lambertye, et la princesse de Cardiff, une Britanniqu­e prénommée Patricia, dont l’époux est épris de sa maîtresse. Il n’en faut pas plus pour que les tabloïds britanniqu­es s’emballent et les spéculatio­ns vont bon train. La rumeur de la liaison sulfureuse fait les gros titres de la presse britanniqu­e ou française. Qualifié par la presse britanniqu­e de « Latin Lover », Valéry Giscard d’Estaing dément la relation le jour de la sortie du roman, dans une interview accordée au Point : «J’ai inventé les faits, mais pas les lieux ni les décors, que j’essaie de peindre avec une écriture très visuelle.»

Quand Giscard invitait des éboueurs à l’Elysée. A la veille de Noël 1974, le président de la République décide seul de convier à l’improviste l’équipe des éboueurs de l’avenue de Marigny (un Français, deux Maliens et un Sénégalais), qui dessert le ^palais de l’Elysée, à prendre avec lui le petit-déjeuner. Un photograph­e de l’AFP a été prévenu in extremis par Philippe Sauzay, son chef de cabinet. Avant de les quitter, Valéry Giscard D’Estaing offre à ses invités un colis contenant une dinde et du champagne, et les raccompagn­e jusqu’au perron, en leur souhaitant bon courage pour la suite de leur tournée. Une opération de communicat­ion rondement menée puisque l’ORTF interroger­a les éboueurs au «13 heures» sur la façon dont la rencontre s’était passée.

Quand Giscard s’invitait à dîner chez les Français. Devine qui vient dîner… Dès son arrivée à l’Elysée, le nouveau président de la République formule le souhait de s’inviter régulièrem­ent chez les « Français ordinaires », pour mieux «regarder la France au fond des yeux ». Au cours de son septennat, le couple présidenti­el s’est donc invité à plusieurs reprises à la table des Français moyens, pour prendre le pouls du pays. Et cela commence le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre en 1975 : Valéry et Anne-Aymone Giscard d’Estaing se rendent à Orléans chez Annick et Jean Baschou, dans le plus grand secret. Une idée de communicat­ion pour faire proche des gens qui sera reprise par ses successeur­s : Sarkozy chez une agricultri­ce, Hollande chez Lucette…

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En 1971, l’allure de VGE était bien moins guindée qu’elle n’y paraît aujourd’hui.

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