20 Minutes

L’avenir du XV passe-t-il par le VII?

Beaucoup de joueurs du XV de France, qui affronte l’Angleterre dimanche, ont goûté au VII

- Bertrand Volpilhac

L’histoire est connue depuis que Virimi Vakatawa régale au centre de l’attaque du XV de France. Mais la situation sanitaire a amplifié, ces derniers mois, le phénomène des « septistes » qui se baladent à quinze. Deux habitués de l’équipe de France à VII, Jean-Pascal Barraque et Tavite Veredamu, ont ainsi « profité » de l’annulation de leur saison de circuit mondial pour s’offrir une pige en Top 14 avec Clermont, le premier se retrouvant même à jouer avec les Bleus face à l’Italie en Nations Cup, la semaine dernière. L’ailier de Toulon, Gabin Villière, lui aussi passé par le VII, fait partie du grand brassage Galthié de la tournée et devrait même être titulaire à Twickenham dimanche (15 h), pour le choc face à l’Angleterre. Bref, la passerelle VII-XV commence à devenir sérieuse. Cette semaine, comme régulièrem­ent depuis le début de l’ère Galthié, l’équipe de France à VII est venue ferrailler avec celle du XV à

Marcoussis. Marvin O’Connor, ancien joueur de l’UBB et du Stade Français, désormais en contrat fédéral à VII, en était : « C’est sûr que c’est sur la dimension physique qu’on amène le plus. On est capables d’enchaîner et répéter les tâches à très haute intensité, et c’est ce que le staff du XV recherche. »

Longtemps vu comme un rugby de divertisse­ment, le VII est devenu un sport à part entière lorsque le CIO a décidé de le rendre olympique, à Rio en 2016. Un match dure deux fois sept minutes sur un grand terrain. Il faut y être rapide, endurant et habile. Vakatawa a été le premier exemple d’un joueur dont les qualités rugbystiqu­es ont explosé après son passage à VII. Mais l’histoire de Jean-Pascal Barraque n’est pas mal non plus : en difficulté en Top 14, l’ancien Biarrot s’est consacré pendant trois ans uniquement au VII pour revenir à Clermont en tant que joker et survoler le championna­t. «Cette transforma­tion est réelle, confirme Jean-Claude Skrela, longtemps manageur de l’équipe de France à VII. A XV, Barraque avait arrêté de progresser. A VII, il faut lire et agir très vite. La progressio­n est dans la vitesse d’exécution technique et dans la prise de décisions. Mais aussi dans l’aspect physiologi­que. »

Bref, le VII forme et façonne d’excellents rugbymen. Faut-il donc en faire plus ? « Ce serait une bonne chose d’en faire plus, mais dans quel cadre?, répond Thierry Janeczek, ancien entraîneur de l’équipe de France à VII et désormais manageur de l’équipe espoirs du VII. Comment le mettre en place ? C’est une école qui va vraiment propulser les joueurs, mais aujourd’hui, le souci d’un entraîneur c’est de répondre aux exigences du rugby à XV, en Top 14, Pro D2 ou en espoirs, de gagner le match qui vient. Pour moi, il ne faut pas se presser, prendre le temps de bien faire ce que l’on fait et ne pas vouloir tout changer du jour au lendemain. »

Le VII est mieux considéré depuis qu’il est devenu sport olympique.

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Le «septiste» Gabin Villière (à dr.) devrait être titulaire face aux Anglais.

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